Le défenseur de Jésus

Contemplons

Saint Dismas sur le fronton de la chapelle qui lui est dédiée à New-York

Méditons

Entre les habitants et tous ceux qui sont venus pour la fête de la pâque juive, il doit y avoir, en ce vendredi-saint, près d’un million de personnes à Jérusalem, dont la plus grande part connait Jésus de près ou de loin. Cette foule se divise en deux camps, ceux qui sont pour Jésus, ceux qui sont contre lui. Or, en ce jour, on n’entend que les hurlements de ses opposants. Les autres se taisent…

Suite à la condamnation de Pilate, Jésus est flagellé, couronné d’épines, chargé de sa croix pour la porter du prétoire jusqu’au Calvaire. Il passe au milieu de ses détracteurs qui réclament sa mort. Silence de tous les autres…

Arrivé au Calvaire, il est crucifié, raillé, moqué par les pharisiens qui le mettent au défi de se sauver lui-même. Silence de tous ceux qui l’ont pourtant entendu dans ses nombreuses prédications hors du commun, l’ont vu accomplir ses très nombreux miracles et, s’ils ne les ont pas vu eux-mêmes, ils en ont entendu parler par d’autres dans les moindres détails…

Même parmi ceux qui sont restés avec Jésus jusqu’au bout, aucune voix ne s’élève pour prendre sa défense et tenter de ramener cette foule à la raison. Si Marie, la Mère de Jésus, ne parle pas, c’est parce qu’elle sait que Jésus donne sa vie et que, même du fond de l’abime de sa souffrance, il reste maitre de la situation. Mais elle est la seule qui, au prix du martyre du cœur, s’efface dans le silence de l’acceptation et de l’union à Jésus. Ce n’est pas le cas des autres qui eux se taisent par peur de ce qui pourrait leur advenir s’ils s’aventuraient à se faire l‘avocat de Jésus.

Comme souvent, quand nous sommes aux abois, le secours ne vient pas de là où on l’attend. En effet, ce n’est pas Jean, ce n’est pas un apôtre, ce n’est pas un fidèle du premier jour, pas celui à qui on a donné le titre d’ami, qui intervient mais c’est un inconnu, un malfaiteur, qui plus est sur le point de mourir et rencontré il y a seulement quelques heures. Autrement dit, c’est celui dont on l’attendait le moins, qui porte secours.

Et les propos de Dismas sont on ne peut plus courageux, voire héroïques. Alors que la haine de la foule, des autorités civiles et religieuses se concentraient sur Jésus, en clamant, et son innocence et sa divinité, Dismas attire sur lui la même vindicte. En effet, dans la première partie de son plaidoyer, Dismas affirme que Jésus est innocent pointant ainsi l’injustice de sa condamnation par les autorités civiles. Puis, il le prie de se souvenir de lui quand il viendra dans son Royaume, clamant à la face des autorités religieuses qu’elles le condamnent injustement pour blasphème, et qu’il est vraiment celui qu’il dit : le Fils de Dieu.

Jésus récompense le courage héroïque de Dismas en l’associant à son triomphe futur du matin de pâque, de sa glorification dans les cieux à l’Ascension. La foi de Dismas qui ne sait quasiment rien de lui et en même temps sait tout ce qui importe, impressionne Jésus au moins autant que celle du centurion romain dont il a dit : « je vous le déclare, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » (Luc 7, 9).

Jésus ne dit rien sur la place que Dismas va occuper dans son Royaume mais quelle place un roi pourrait-il bien accorder à un serviteur fidèle jusque dans la mort, qui le reste quand tous les autres l’ont abandonné. Dismas se trouvait à la droite immédiate de Jésus sur le Calvaire : n’est-il pas logique qu’il se trouve aussi à ses côtés dans la gloire ? La Mère de Jacques et de Jean demanda à Jésus de placer ses fils, l’un à droite, l’autre à gauche de lui dans son Royaume. Jésus répondit qu’il ne lui appartient pas d’accorder ces places « car il y a ceux pour qui elles sont préparées » (Mathieu 20, 21-23). En effet, Jean est bien aux côtés de Jésus, mais il se tait. Jacques, lui, a fui. Par contre, jusqu’à la fin du monde, chaque fois qu’on regardera vers Jésus sur son trône de gloire, la Croix, on verra à ses côtés, Dismas, le Larron qui lui est resté fidèle jusqu’au bout.

« Donnez-moi, dit saint Chrysostome, mille serviteurs fidèles à leur maitre pendant qu’il jouit de la fortune et des honneurs et un serviteur qui, au temps de l’épreuve de l’affliction et de l’exil ne quitte pas son maitre, tandis que les mille autres s’éloignent de lui et l’abandonnent. Est-ce qu’au retour de la fortune, les premiers seront aussi considérés que le second ? Non, assurément. Patriarches, prophètes, apôtres, évangélistes, martyrs, vous avez cru au Seigneur, vous vous êtes attachés à lui parce que vous l’avez vu sous l’éclat de la gloire, dans l’accomplissement de ses miracles ; mais le bon Larron ne l’a vu que dans l’ignominie et il lui est devenu fidèle. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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