La communion des saints et le rosaire

Contemplons

L’Eglise triomphante, militante et souffrante

Méditons

Le rosaire nous place sans cesse au cœur de la communion des saints (dans notre religion, certainement le mystère le plus beau et le plus grand). En effet, celui qui prie le rosaire n’est jamais seul. Bien au contraire, il entre en communion avec toute l’Eglise aussi bien militante (la communauté des croyants en pèlerinage sur la terre) que triomphante (la Vierge Marie et tous les saints du ciel) et souffrante (l’ensemble des âmes du purgatoire). Nous pourrions affirmer sans trop de risques que le rosaire constitue le meilleur remède à la solitude qui afflige tant de nos contemporains (« Qui croit n’est jamais seul ni dans la vie ni dans la mort », Benoit XVI).

Pour nous aider à le comprendre, retournons à la grotte de Massabielle au temps des apparitions de Marie et mettons-nous à genoux au milieu de la foule, à côté de Bernadette. A chacune des visites de l’Immaculée, Bernadette prie le chapelet. Elle voit la Mère de Dieu égrener son rosaire au rythme du sien sans bouger les lèvres. La sainte Vierge fait néanmoins le signe de Croix et dit le « Gloire au Père » avec Bernadette. A chacune des apparitions, la foule est toujours plus nombreuse. Chacun sort le chapelet de sa poche et s’unit, dans la prière, aux autres. Par le chapelet, Marie reconstitue le cénacle des Apôtres au temps de la Pentecôte où les croyants « d’un seul cœur persévèrent dans la prière » à l’ombre de l’Esprit-Saint.

La communion avec l’Eglise militante : par sa très grande simplicité (qui n’enlève rien à sa profondeur ; au contraire, elle en est même la garante !) le chapelet constitue une prière idéale aussi bien pour chaque âme en particulier que pour toute forme d’assemblée. En effet, la prière du rosaire ne nécessite aucune infrastructure, aucun matériel (à la limite pas même un chapelet !), aucun apprentissage, aucune connaissance préalable… qu’on se trouve au fond de la mine ou sur un lit d’hôpital, qu’on soit un très grand théologien ou un simple d’esprit, qu’on soit riche ou pauvre, qu’on soit un chrétien de la vieille Europe ou un catéchumène de Chine… chacun peut prier en toute fraternité, en communion parfaite avec tous les croyants et ainsi former un seul corps dans la prière. Même seul, malade, amoindri et éloigné de tout et de tout le monde, le chapelet nous conserve la faculté de faire Eglise car chacun répète les mêmes mots (tirés de l’Evangile), en proclamant la même foi résumée dans le credo et dans les vingt mystères. Dans cette prière chacun amène ses mérites qui deviennent comme des « biens de famille » et en fait bénéficier la communauté. Le chapelet est véritablement une prière ecclésiale, une chaine qui relie les croyants entre eux et chacun d’entre eux à Dieu, par Marie.

La communion avec l’Eglise triomphante : A Lourdes, Marie est là et s’unit à la prière de Bernadette. Si Marie est aussi démonstrative sur cet aspect de la prière du chapelet, c’est pour que nous en retenions la leçon : elle assiste, et même elle s’associe à tous nos chapelets, comme elle l’a fait à Lourdes lors des apparitions. Quand on dit son chapelet, on n’est jamais seul ! Au contraire, on est entouré de la foule immense des rachetés. Là où est Marie, là sont aussi tous les saints, tous les anges ! Quand Marie prie, tous les saints, tous les anges s’unissent à elle ! Quand Marie intercède pour nous auprès de Dieu, en lui présentant nos pauvres chapelets sublimés par la pureté de sa propre prière, tous les saints, tous les anges, font de même. Quels torrents de grâces se déversent chaque jour sur toute l’Eglise par la prière du rosaire.

La communion avec l’Eglise souffrante : l’Eglise souffrante rassemble les sauvés, qui en quittant cette terre n’ont pas suffisamment prié et fait pénitence pour entrer directement au Ciel, donc la très grande majorité des personnes. Nous avons la possibilité (ce qui engage aussi notre responsabilité !!!) de les aider et de hâter leur entrée dans le Royaume des sauvés où Dieu les attend, en accomplissant pour elles les actions qu’elles ont négligées de réaliser. Parce que le rosaire s’appuie sur les mérites de toute l’Eglise (les nôtres, ceux de tous les chrétiens unis à ceux de Notre Dame et de tous les saints…) il est pour ces âmes d’une particulière efficacité. Le rosaire est, dans ce sens, la prière la plus méritoire pour les défunts après la sainte Messe. De plus, tous les papes ont richement indulgencié le rosaire, surtout s’il est dit en commun ; nous pouvons appliquer toutes ces indulgences aux défunts par voie de suffrage. Dans ce but, nous prions à la fin de chaque dizaine « que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. » Les âmes du purgatoire ne peuvent rien pour elles-mêmes et nous, par nos chapelets, pouvons les aider avec autant de facilité que d’efficacité ; ne les faisons pas attendre ! Ne faisons pas attendre Dieu qui se consume d’amour en les attendant à la porte du Paradis.

Le rosaire est une prière parfaite tant par sa simplicité, sa profondeur que par sa parfaite configuration ecclésiale. « Oui mais ! » me direz-vous, « Elle a un inconvénient !  C’est la répétition des « je vous salue, Marie » ! Est-ce vraiment nécessaire de dire cinquante fois « Je vous salue, Marie » ? A cela le père Lacordaire vous répond : «L’amour n’a qu’un mot ; en le redisant tout le temps, on ne le répète jamais. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés ; préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (prière demandée par Notre Dame de Fatima le 13 juillet 1917 à la fin de chaque dizaine du chapelet)

Petite consécration à Notre Dame du rosaire :

Très sainte Vierge Marie, notre Mère et notre Reine, Notre Dame du très saint rosaire, je me consacre à votre Cœur Douloureux et Immaculé voulant me souvenir sans cesse que je vous appartiens et que vous pouvez disposer de moi pour le règne du Sacré-Cœur de Jésus. Aidez-moi à offrir aujourd’hui les sacrifices nécessaires à l’accomplissement chrétien de tous mes devoirs, à aimer et à réciter mon chapelet en m’unissant aux mystères de la vie de Jésus et de la vôtre. Amen.

Prière de Léon XIII a saint Joseph pour le mois du rosaire :

Nous recourons à vous dans notre tribulation, bienheureux Joseph, et, après avoir imploré le secours de votre très sainte épouse, nous sollicitons aussi avec confiance votre patronage.

Au nom de l’affection qui vous a uni à la Vierge immaculée, Mère de Dieu, par l’amour paternel dont vous avez entouré l’Enfant Jésus, nous vous supplions de regarder avec bonté l’héritage que Jésus-Christ a acquis au prix de son Sang et de nous assister de votre puissance et de votre secours dans tous nos besoins.

O très vigilant gardien de la sainte Famille, protégez la race élue de Jésus-Christ. O Père très aimant, éloignez de nous toute souillure d’erreur et de corruption. O notre très vaillant protecteur, assistez-nous du haut du ciel dans le combat que nous livrons à la puissance des ténèbres. Et, de même que vous avez arraché autrefois l’Enfant Jésus au péril de la mort, défendez aujourd’hui la sainte Eglise de Dieu des embûches de l’ennemi et de toute adversité.

Couvrez-nous tous de votre perpétuelle protection, afin que, soutenus par la puissance de votre exemple et de votre secours, nous puissions vivre saintement, pieusement mourir et obtenir la béatitude éternelle du Ciel. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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