Fatima et le rosaire

Contemplons

Lucia, Francisco et Jacinta, les 3 voyants de Fatima en 1917

Méditons

Entre Bernadette de Lourdes et les trois pastoureaux de Fatima, il y a bien des points communs. Ils sont pauvres mais grandissent dans des familles heureuses et profondément chrétiennes ; ils sont commis à la garde des brebis, n’ont pas encore fait leur première communion au moment des apparitions et ne connaissent qu’une seule prière : le chapelet !

Francisco et Jacinta sont frère et sœur, Lucia est leur cousine. Dès qu’ils en ont l’âge, les parents leurs confient les brebis afin qu’ils aillent les faire paitre. Les trois enfants s’aiment tendrement et apprécient de garder ensemble les troupeaux car ils passent les journées à jouer dans les pâturages dans une atmosphère de franche complicité.

En leur donnant chaque matin leur petit panier contenant le repas de midi, les mamans ne manquent pas de recommander aux trois enfants de réciter leur chapelet. Comme ce sont des enfants aimants et obéissants, ils s’exécutent, bon gré mal gré, et le disent juste entre la sieste et les jeux. Malicieux, ils ont trouvé une technique imparable pour le dire plus vite : pendant que l’un dit « Ave Maria », l’autre dit « Sancta Maria » (omettant le reste des paroles) et ainsi de suite. Il va s’en dire que la prière était faite en un temps record. Francisco était celui qui rechignait le plus à réciter le chapelet. Les apparitions de Notre Dame et ses demandes transformeront radicalement la relation des trois enfants au rosaire.

En effet, à chaque apparition, Marie demande qu’ils prient le chapelet tous les jours ; cette demande ne restera pas sans réponse généreuse de leur part et ils l’égrèneront plusieurs fois par jour avec une ferveur touchante, au point qu’elle peut nous laisser honteux. A Francisco, Marie promettra à la première apparition qu’il ira au ciel « mais il devra auparavant dire beaucoup de chapelets ». Francisco dira par la suite : « des chapelets, j’en dirai autant qu’elle en voudra » et en effet, nous raconte Lucie dans ses mémoires, il le dira plusieurs fois par jour (jusqu’à neuf fois !) pour la conversion des pécheurs mais aussi… pour consoler Jésus.

Jacinta, que la vision de l’enfer du 13 juillet 1917 a profondément marquée, demande souvent à Lucia : « Mais l’enfer ne cesse donc jamais ? Jamais ? Ces pauvres pécheurs ! Ces pauvres pécheurs !» Et, elle priera le chapelet sans se lasser alliant du haut de ses sept ans, la ferveur, la supplication pour la conversion des pécheurs à un esprit de sacrifice souvent héroïque. On lira bien à ce propos les mémoires de sœur Lucie, « Il était trois petits enfants. » 

Notons un épisode émouvant de l’histoire des trois enfants. Le 13 août, le jour où doit avoir lieu la quatrième apparition, les enfants sont en prison, incarcérés sur ordre du sous-préfet de Villa Nova de Ourem (un franc-maçon notoire). Après un odieux chantage pour qu’ils divulguent le secret que Marie leur a confié le 13 juillet précédent, ils sont mis au cachot avec les pires malfrats. Eux, si petits, tellement sans défense, se retrouvent au milieu de grandes brutes considérées comme la lie de la société. Les trois enfants sont effrayés et se serrent l’un contre l’autre dans un coin de ce cachot sale et obscur. Jacinta sanglote et réclame sa mère. Francisco tente de la réconforter en l’invitant à offrir ce sacrifice pour la conversion des pécheurs. Il n’en fallait pas plus pour lui redonner courage et même, l’amener à se dépasser. La petite fille voit un clou au mur de cette prison mal famée. Elle enlève le ruban qu’elle a autour du cou et auquel pend une médaille de la sainte Vierge. Elle essaie de l’accrocher mais n’est pas assez grande pour y parvenir. Elle se tourne alors vers l’un des prisonniers et, tout en levant vers lui ses yeux rougis de larmes, elle lui demande de la soulever pour accrocher la médaille. Ebahi, ce dernier fait ce qu’elle demande. La funeste assemblée n’a jamais vu cela ; voilà que trois petits enfants, dont on ne comprend même pas ce qu’ils font en prison, s’agenouillent au milieu de la cellule et récitent leur chapelet avec une ferveur toute angélique. Les prisonniers en sont saisis d’émotion ; on en voit certains écraser une larme, d’autres qui progressivement se mettent à marmonner des « je vous salue Marie », d’autres encore qui essaient, sans y parvenir totalement, de se rappeler les mots de la prière ; quelques-uns se mettent à genoux à côté des enfants. Après le chapelet, l’un des prisonniers sort un harmonica de sa poche et, pour faire plaisir à la petite Jacinta, se met à en jouer. Voilà que l’atmosphère de la prison vire à la joie ! Les enfants dansent le fango (danse traditionnelle portugaise), invitent certains prisonniers à y participer… les autres frappent dans les mains… Un courant d’air de gaieté traverse cet endroit de désespoir. Gardons cet épisode bien en mémoire et retenons-en la leçon : avec le chapelet, il n’y a plus de situation sans issue.

Lucia, quant à elle, deviendra sœur Lucie. Comme l’annonce Notre Dame le 13 mai 1917, elle sera celle dont le ciel se servira pour faire connaitre au monde les demandes de Marie : prier le chapelet tous les jours pour obtenir la paix dans le monde, pratiquer la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis du mois et consacrer la Russie à son Cœur Immaculé pour qu’elle se convertisse. Elle rendra son âme à Dieu le 13 février 2005.

A Fatima, Marie a amorcé un tournant dans la vie spirituelle des enfants et, dans leur sillage, d’une foule innombrable de pèlerins. Leur fidélité au chapelet, que dis-je, au rosaire et encore bien d’avantage, sera sans faille. Demandons à Lucia, Francisco et Jacinta, ces petits géants de la piété mariale, de prendre à cœur leur exemple et de nous obtenir, puisqu’ils sont bienheureux (en tout cas deux d’entre eux !) la persévérance dans la prière du chapelet quotidien.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés ; préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (prière demandée par Notre Dame de Fatima le 13 juillet 1917 à la fin de chaque dizaine du chapelet)

Petite consécration à Notre Dame du rosaire :

Très sainte Vierge Marie, notre Mère et notre Reine, Notre Dame du très saint rosaire, je me consacre à votre Cœur Douloureux et Immaculé voulant me souvenir sans cesse que je vous appartiens et que vous pouvez disposer de moi pour le règne du Sacré-Cœur de Jésus. Aidez-moi à offrir aujourd’hui les sacrifices nécessaires à l’accomplissement chrétien de tous mes devoirs, à aimer et à réciter mon chapelet en m’unissant aux mystères de la vie de Jésus et de la vôtre. Amen.

Prière de Léon XIII a saint Joseph pour le mois du rosaire :

Nous recourons à vous dans notre tribulation, bienheureux Joseph, et, après avoir imploré le secours de votre très sainte épouse, nous sollicitons aussi avec confiance votre patronage.

Au nom de l’affection qui vous a uni à la Vierge immaculée, Mère de Dieu, par l’amour paternel dont vous avez entouré l’Enfant Jésus, nous vous supplions de regarder avec bonté l’héritage que Jésus-Christ a acquis au prix de son Sang et de nous assister de votre puissance et de votre secours dans tous nos besoins.

O très vigilant gardien de la sainte Famille, protégez la race élue de Jésus-Christ. O Père très aimant, éloignez de nous toute souillure d’erreur et de corruption. O notre très vaillant protecteur, assistez-nous du haut du ciel dans le combat que nous livrons à la puissance des ténèbres. Et, de même que vous avez arraché autrefois l’Enfant Jésus au péril de la mort, défendez aujourd’hui la sainte Eglise de Dieu des embûches de l’ennemi et de toute adversité.

Couvrez-nous tous de votre perpétuelle protection, afin que, soutenus par la puissance de votre exemple et de votre secours, nous puissions vivre saintement, pieusement mourir et obtenir la béatitude éternelle du Ciel. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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