JESUS TOMBE POUR LA PREMIERE FOIS

Marie voit son Jésus marcher péniblement… Il est épuisé… Il est courbé sous le poids de la croix… Il est haletant, fiévreux… Il s’arrête souvent, provoquant la fureur de la foule… la marche de Jésus est d’autant plus pénible que le chemin amorce une légère montée… en d’autres temps, cette montée n’aurait posé aucun problème à Jésus… mais avec ce poids sur l’épaule et dans un tel état de faiblesse physique, cette entreprise devient un défi de chaque instant… Marie observe les aspérités du chemin… elle pressent que Jésus ne parviendra pas à les éviter toutes… voilà que Jésus trébuche et s’effondre… son Cœur Immaculé se serre en voyant Jésus anéanti, sans aucun mouvement, au sol… elle entend les rires satisfaits et moqueurs de la foule… elle voit les soldats dégager la croix qui écrase Jésus au point de l’empêcher de respirer… elle voit la brutalité avec laquelle ils relèvent Jésus pour qu’Il continue son chemin… et pour cause, Jésus ne doit pas mourir avant d’être arrivé au Calvaire… Elle a entendu les consignes que Pilate a données aux soldats… Elle voit l’un d’eux donner des coups de pied à Jésus… un autre lui asséner des coups avec la lance… les soldats sont pressés d’en finir et veulent que Jésus se lève rapidement… mais Il est tellement faible… elle voit son Jésus, toujours silencieux, se lever au prix de grands efforts… il cherche l’équilibre… et le cortège se remet en marche… et toujours les cris de la foule… cette foule sera-t-elle jamais rassasiée de ce spectacle ?…

C’est écrasé par le poids de nos péchés que Jésus s’effondre sous la croix. Il nous montre par sa chute que le péché n’a rien d’insignifiant et même qu’il constitue une dette énorme que nous contractons vis-à-vis de Dieu. Cette dette est telle, que l’humanité ne saurait l’acquitter d’elle-même ; il faut que ce soit Jésus, le Fils de Dieu Lui-même, qui s’en charge. Le péché ravit à Dieu la gloire qui lui revient de droit et nous éloigne de Lui ; il nous associe à la foule du vendredi-saint qui hurle sa haine et repousse l’amour de Dieu d’un revers de main ; il nous agrège à la plèbe qui se réjouit de la chute de celui qui vient la sauver. C’est à ce que notre Salut a coûté à Jésus que nous pouvons juger de la gravité du péché !

Jésus tombe, mais il se relève ; il nous enseigne ainsi la persévérance. Peu importe le nombre de nos chutes, ce qui compte, c’est de se relever, de reprendre la croix et de poursuivre le chemin. Vivre en chrétien n’est pas facile et souvent le découragement nous gagne. Jésus nous montre que nos chutes, inévitables parce que nous sommes de pauvres pécheurs, ne doivent pas entamer notre détermination à réaliser notre Salut et à contribuer à celui de toutes les âmes. Le pire que nous puissions Lui faire, c’est de renoncer à travailler à notre Salut et ainsi rendre inutile tout ce qu’Il a souffert pour nous. Souvenons-nous de ses paroles : « si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Luc 9,23)

Que Marie, Notre-Dame des douleurs nous donne de prendre conscience de notre condition de pécheur et de persévérer dans nos efforts de conversion !

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