Jésus chez Caïphe
Frère Kostka :
« Dans la maison de Caïphe se trouve une grande salle spacieuse, à peu près carrée. C’est là que se réunit le Sanhédrin. Non seulement les 70 membres du Conseil y trouvent place, mais encore bien d’autres personnes. Le grand prêtre siège au centre de la salle, sur un emplacement légèrement surélevé. Autour de lui, en demi-cercle, sont assis les scribes, les conseillers et les pharisiens. Il devait y avoir, cette nuit-là, plus de 50 hommes réunis. Nicodème et Joseph d’Arimathie étaient présents aussi.
Caïphe est un homme de taille moyenne, de forte carrure. Il préside, vêtu de ses habits pontificaux, avec le pectoral (éphod) sur lequel sont gravés, dans autant de pierres précieuses, les noms des douze tribus d’Israël. (Frère Kostka se demande ici avec hésitation si ces inscriptions ne seraient pas plutôt celles des dix commandements.)
L’interrogatoire des témoins, destiné à justifier la condamnation, dura longtemps et sema une grande confusion. Plus d’une douzaine d’hommes corrompus et sans scrupules s’étaient présentés pour s’attaquer à la Vérité par leurs affabulations et leurs mensonges.
Des pauses fréquentes survenaient à cause des discussions entre les membres du Conseil. Il s’élevait souvent des disputes passionnées, tant entre les conseillers eux-mêmes qu’entre les pharisiens et les témoins. Ces hommes, rassemblés à la hâte, n’avaient même pas été questionnés sur les motifs de leur plainte. Il en résulta que les déclarations des témoins précédents contredisaient de manière flagrante celles de leurs successeurs et se révélèrent être des mensonges. Cette comédie devint de plus en plus évidente et transparente, provoquant finalement l’agacement général.
Caïphe, plus agacé que les autres par ce désordre, cherchait une échappatoire. Il s’adressa alors au Seigneur avec insistance, lui demandant, avec adjuration, s’il était le Christ, le Fils de Dieu. Un grand silence tomba. Tous comprenaient la portée de cette question et fixaient intensément Jésus, qui se tenait debout devant eux, les yeux baissés vers la terre.
À cette adjuration, le Sauveur leva les yeux, regarda fixement le grand prêtre dans les yeux et répondit d’une voix forte, solennelle, avec majesté : « Oui, tu l’as dit. Je le suis. Et désormais, vous verrez le Fils de l’Homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
En même temps, des rayons de grâce et d’illumination émanaient de la personne du Seigneur. Par ses paroles, sa lumière et l’offre de sa grâce, le Christ voulait contraindre tous les présents à la réflexion.
Cette confession du Messie produisit un effet bouleversant. Certains furent saisis d’inquiétude, d’angoisse, de crainte. Ils furent ébranlés et entendirent la voix de leur conscience. L’affaire leur parut extrêmement grave. Ils ne voulaient pas assumer une telle responsabilité. Quelques-uns quittèrent la salle, profondément troublés. Le bouleversement intérieur d’une partie de l’assemblée fut comparable à celui de ceux qui, au jardin des Oliviers, tombèrent à terre. La puissance de la parole du Christ résonna dans la salle avec une majesté encore plus grande. La Parole de Dieu était comme une épée à deux tranchants, vivante et pénétrante.
Même l’enfer entier sentit l’impact de cette parole souveraine du Christ. Les démons présents dans la salle se turent instantanément. Cette réponse de Jésus, qui les frappa comme un coup de mort, ils ne l’avaient pas prévue. Sans doute auraient-ils empêché Caïphe de poser la question s’ils en avaient pressenti les effets. C’est bien la divine Providence elle-même qui poussa le grand prêtre à cette demande.
Tout devait se dérouler ainsi, selon le dessein exact de Dieu. Après le premier choc, les démons cherchèrent à compenser leur défaite. Leur orgueil se souleva avec rage ; ils s’agitaient, visibles à mon regard spirituel, tels des figures noires et hideuses, en formes de bêtes monstrueuses, courant nerveusement en tous sens, excitaient de nouveau les passions des âmes corrompues. Ils eurent beau jeu avec Caïphe, qui était comme un demi-démon, enchaîné par le péché et l’aveuglement. Ils le remplissaient à ce moment-là d’un sentiment de mépris, comme s’ils voulaient le punir pour avoir posé, selon eux, une question aussi stupide.
La vision de ces esprits infernaux est aussi terrifiante que bouleversante. Sans la proximité apaisante de Jésus, on porterait longtemps les séquelles d’un tel effroi. C’est une chose terrible à voir que ces démons qui, dans les moments décisifs, asservissent les hommes, les excitent, les séduisent et leur insufflent leur rage infernale. Cette nuit-là, ils durent fournir de grands efforts pour maintenir leur emprise de péché sur les impies, car plusieurs tentaient de se soustraire à leur influence et n’osaient pas aller jusqu’au bout contre Jésus. »
(Traduit de l’allemand : « Das heilige Messopfer – in Schauungen erlebt »).
Prions
Une dizaine du chapelet (1 Notre Père, 10 Je vous salue Marie, 1 Gloire au Père)
O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.
Père Éternel, par le Cœur Immaculé de Marie et le Cœur Sacré de Jésus, nous vous offrons 33 000 fois avec tous les anges et tous les saints,
le corps, le sang, l’âme, la divinité, la sainte-face, l’amour eucharistique, toutes les blessures, larmes, souffrances de votre très cher Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ que nous aimons tant,
en union avec les douleurs, les larmes, l’amour de la Très-Sainte-Vierge Marie,
les mérites de tous les anges et de tous les saints,
de toutes les saintes messes et communions passées, présentes, futures,
les saints rosaires et autres prières,
et dans les plaies de Jésus-Christ notre propre néant avec Lui, en Lui et par Lui,
pour la conversion des pauvres pécheurs, en réparation des péchés du monde entier, pour la sainte Église catholique, le Saint-Père, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les consacrés, les pauvres âmes du purgatoire, les malades, les agonisants et toutes les personnes qui nous ont été recommandées. Amen.
Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts, reposent en paix. Amen.