Le jugement particulier

 

La pesée des âmes dans le retable du Jugement Dernier de Rogier van der Weyden aux Hospices de Beaune

Méditons

Au catéchisme, nous avons appris que nous passerons tous par deux jugements, l’un à la fin de notre existence terrestre, le jugement particulier, l’autre à la fin du monde, qui verra la résurrection des morts, le jugement général. Si le catéchisme de l’Eglise catholique est relativement sobre sur ce sujet, il n’en est pas pour autant moins clair. Au moment même de sa mort, chacun sera jugé sur ce qu’il a fait de sa vie et s’ensuivra une sentence irrévocable : le paradis, le purgatoire ou l’enfer. C’est le jugement particulier. A la fin du monde, toute chair ressuscitera (comme nous le proclamons tous les dimanches dans le Credo) et sera à nouveau réunie à l’âme pour la vie éternelle des corps glorieux. C’est le jugement général.

Le jugement particulier a lieu à l’instant même de la mort, et plonge l’âme dans la Vérité divine absolue, dans laquelle elle se juge elle-même à la lumière des talents reçus et de la manière dont elle les a exploités. Face à Celui qui est l’amour infini, qui a commandé d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même et qui a dit que nous serons jugés sur l‘amour, chacun verra ce que valait vraiment sa vie. Tout ce qu’il a fait, pensé, désiré, dit, omis, lui est dévoilé en toute vérité. Tous les masques tomberont. Tous les vernis seront enlevés. Toutes les illusions seront écartées. Tous les mensonges seront révélés. Chacun verra si c’était vraiment l’amour qui présidait à ses bonnes œuvres, ainsi que la pureté de ses intentions et de ses désirs. Chacun sera confronté à toutes les grâces que Dieu lui a accordées durant sa vie et qu’il a méprisées, rejetées ou mal exploitées. Chacun verra que pas la moindre pensée, le moindre soupir de compassion n’a échappé à Dieu qui les a recueillis pour les consigner dans le livre de vie. Ce sera un moment terrible de vérité, où il faudra bien admettre que pour l’essentiel, notre vie n’a été que mensonge, façade et révolte contre un Dieu qui n’a été qu’amour et à côté duquel nous n’avons cessé de passer, faisant mine de ne pas le voir.

Cette expérience sera redoutable, parce que criante de vérité, redoutable parce qu’il ne sera plus possible de revenir en arrière, redoutable par la prise de conscience que le temps de la miséricorde est révolu, que l’âme entre dans celui de la justice et une justice irrécusable, parce qu’infiniment juste. Pour le Créateur de toute chose, point ne sera besoin de prononcer de sentence car, par sa vie, par ses œuvres, l’âme se sera déjà jugée elle-même. Pour ceux qui auront vécu de l’amour et pour l’amour, qui se seront pleinement abandonnés pour toutes leurs faiblesses à la miséricorde de Dieu, s’ouvriront tout de suite les portes du Paradis. Ceux qui n’auront pas fait de l’amour de Dieu et du prochain, le fil conducteur de leur vie et n’auront pas accueilli la miséricorde dans toute sa plénitude, se sauveront d’eux-mêmes en purgatoire, en bénissant Dieu, afin de réparer leurs fautes, dont ils ont à présent une contrition parfaite. Ceux qui auront passé leur vie à repousser les avances de Dieu, les délicatesses de sa miséricorde, qui constateront qu’ils n’ont finalement rien en commun avec Lui, voudront s’enfuir de devant sa Face, car elle leur sera insupportable. En pleine connaissance des souffrances éternelles qui les attendent, ils fuiront vers le seul lieu où l’amour n’a pas sa place : l’enfer.

A tous les esprits chagrins, à tous ceux qui m’accuseraient d’obscurantisme, je souhaite rappeler qu’en 1917, Notre Dame a montré l’enfer à trois enfants qui en ont été ébranlés. La petite Jacinte a déclaré à plusieurs reprises : « si les hommes savaient ce qu’est l’éternité, ils feraient tout pour changer de vie. » Et Lucie, François et Jacinte de Fatima ne furent pas les seuls témoins de ce spectacle de désespoir qu’est l’enfer. En effet, qu’on se rapporte à sainte Catherine de Sienne, à sainte Françoise Romaine, à sainte Thérèse d’Avila, à sainte Véronique Giuliani, à saint Jean Bosco, à Josepha Menendez (dont le procès de béatification est en cours), à sainte Faustine Kowalska et encore à bien d’autres, à qui il fut donné de voir et même, pour certains, de ressentir un atome du désespoir des damnés. Je ne citerai ici, à dessein, que des Saints dont les propos ont été vérifiés et accrédités par l’Eglise, et ne ferai pas mention des nombreux autres témoins plus contemporains mais tout aussi crédibles. Le désir de Dieu de nous sauver est plus grand que le nôtre de l’être. C’est bien pour cela que le plus grand nombre sera sauvé, que Dieu a inventé le purgatoire et que pendant toute l’éternité nous ne cesserons de vouloir rendre grâce pour la bonté infinie de ce Dieu qui nous aime.

Le saint curé d’Ars a dit, lors de l’un de ses catéchismes, que notre éternité ne sera que le prolongement de notre vie et que notre mort n’y changera rien du tout. Oui, celui qui aura aimé Dieu en cette vie, pourra continuer de l’aimer dans l’autre, et la mort n’y changera rien du tout. Merci Seigneur ! Merci pour tout !

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet).

O saints patriarches et prophètes ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, le désir que vous avez eu de l’Incarnation de Jésus et faites que j’aspire ardemment après Lui que vous avez désiré et si longtemps attendu.

O saints apôtres ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, la fidélité et la persévérance avec laquelle vous avez prêché l’Evangile de par le monde, pour former à Jésus un peuple fidèle. Faites que j’aime toujours davantage Celui que vous-même avez aimé de tout votre cœur.

O saints martyrs ! Je vous en conjure, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la patience avec laquelle vous avez supporté votre martyre. Obtenez-moi que je me dépense sans compter au service de Jésus pour l’amour duquel vous avez livré votre corps à la mort.

O saints confesseurs ! Je vous en supplie, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la sainteté héroïque en laquelle vous avez montré aux autres la voie de la vie. Faites que je m’élève au sommet de la perfection pour l’amour de Jésus  pour qui vous avez tout abandonné.

O saintes vierges ! Offrez pour moi, je vous en conjure, à l’adorable Trinité, votre pureté et votre intégrité qui vous ont mérité d’être les plus rapprochées de Dieu. Faites que je triomphe dans la chasteté de l’esprit et du corps, et en toutes choses pour l’amour de Jésus à qui vous avez consacré votre virginité.

Et Vous, Seigneur ! Précédez l’assemblée de vos saints et faites pour moi l’offrande à Dieu le Père de toute votre très sainte et parfaite vie sur terre avec le fruit de votre Passion en réparation de tous mes péchés et omissions, en sorte que par Vous, tout ce qui est de moi, reçoive son supplément et sa perfection. Amen (Jésus à sainte Mechtilde : «  Prie ainsi chacun des groupes de mes saints afin qu’ils offrent pour toi leurs mérites »).

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille sur elles.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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