Le Couronnement d’épines

 

Le Christ couronné d’épines et tourné en dérision, Caravage

Méditons

Toute la personne physique et morale de Jésus est soumise à la torture. Après avoir été outrageusement flagellé, le voilà couronné d’épines, malmené, couvert de crachats, raillé… Et, nous disent certains mystiques comme le frère Kostka, toute cette souffrance n’est rien en comparaison de l’immense tristesse que Jésus ressent au fond de son âme… Il n’est aucune souffrance, aucune détresse humaine que Jésus n’ait pas prise sur lui dans sa Passion, pour qu’elle soit transformée en fruits de rédemption pour l’humanité entière. Il n’est aucune partie du corps ou de l’âme de Jésus qui n’ait pas été directement impliquée dans l’œuvre de salut et n’ait contribué à racheter l’humanité.

On a coutume de représenter les Saints avec les instruments de leur supplice ou les outils par lesquels ils se sont sanctifiés. Ainsi, on représente sainte Ursule et saint Sébastien le corps transpercé de flèches, sainte Catherine avec la roue de son martyre, sainte Barbe avec la tour dans laquelle son père l‘a enfermée, saint Martin avec le manteau qu’il a partagé avec le pauvre, sainte Catherine Labouré et sainte Bernadette dans le costume de leur ordre. C’est par là où nous aurons mérité, que nous serons récompensés.

Comme pour celui de Jésus, notre corps aura sa récompense. En effet, il est appelé à consentir bien des sacrifices en cette vie. Même s’il ne doit ressusciter qu’au dernier jour, pour entrer, lui aussi, dans la gloire, au Ciel, chaque Saint porte en lui la trace de tout ce qui fait ses mérites, jusque dans ses moindres parties. Par sainte Gertrude, Jésus nous dit : « comme le corps se compose de plusieurs membres, unis entre eux, ainsi l’âme est constituée de diverses affections, telles que la crainte, la douleur, la joie, l’amour, l’espérance, la haine, la pudeur. Selon que l’homme se sera exercé pour ma gloire en chacune de ces affections, autant il trouvera en moi de joies ineffables et inestimables. A la résurrection, lorsque ce corps mortel revêtira l’incorruptibilité, chaque membre recevra une récompense spéciale pour chacune des œuvres qu’il aura accomplies, et pour chacun des exercices pratiqués en mon nom et pour mon amour. Mais l’âme recevra une bien plus noble récompense pour chacun des mouvements de sainte affection, qui l’auront, pour mon amour, émue ou pénétrée de componction. » Nous n’avons pas idée de tout ce que Dieu nous prépare et de toute la gloire dont il nous revêtira, en récompense de nos peu de mérites.

En purgatoire, les défunts paient le prix de leur indolence, de leur indifférence à faire le bien. Comme au Ciel, chaque partie de notre personne reçoit sa récompense, ainsi en purgatoire chaque partie de l’âme est purifiée par là où elle a péché. Cette purification, même si elle n’est pas physique, est douloureuse et sans aucune commune mesure avec la plus aigüe de toutes les souffrances terrestres. On l’a souvent comparée à un feu pour en exprimer l’ardeur. Saint Stanislas Kostka, Jésuite polonais, vit apparaître une âme du purgatoire, tout enveloppée de flammes et poussant des cris lamentables. Il lui demanda si ce feu est comparable à celui de la terre. L’âme lui répondit que le feu de la terre, à côté de celui du purgatoire, est un doux zéphir. Mais le bon religieux, ayant de la peine à le croire, lui dit qu’il voudrait bien en sentir l’ardeur, si cela était possible. « Ah ! Lui répondit l’âme du purgatoire, un homme encore vivant n’est pas capable d’en sentir même une petite partie. Cependant, pour vous convaincre, étendez la main vers moi et vous en aurez une idée. » Stanislas étendit la main sur laquelle le défunt laissa tomber une goutte de sueur. La douleur fut si vive que Stanislas poussa un grand cri et tomba sans connaissance, comme s’il allait mourir. Aussitôt les religieux accoururent ; quand il fut revenu à lui, ils s’informèrent de la cause de ce mal subit et du cri… Au récit de l’évènement, ils furent tous remplis de crainte, et prirent la résolution de multiplier leurs pénitences, de fuir les plaisirs du monde et de raconter partout ce prodige, afin d’éviter aux fidèles le terrible feu du purgatoire. Saint Stanislas Kostka vécut encore un an, toujours en proie aux plus vives douleurs de sa plaie, qui ne se ferma pas…

Nos défunts, qu’ils nous attendent au Ciel ou qu’ils nous interpellent du purgatoire, nous engagent à respecter « frère âne » comme disait saint François, c’est-à-dire notre corps, le vêtement de notre âme car lui aussi est appelé à entrer dans la gloire. Nous le proclamons chaque dimanche dans le Credo : « je crois en la résurrection de la chair et en la vie éternelle. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet).

O saints patriarches et prophètes ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, le désir que vous avez eu de l’Incarnation de Jésus et faites que j’aspire ardemment après Lui que vous avez désiré et si longtemps attendu.

O saints apôtres ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, la fidélité et la persévérance avec laquelle vous avez prêché l’Evangile de par le monde, pour former à Jésus un peuple fidèle. Faites que j’aime toujours davantage Celui que vous-même avez aimé de tout votre cœur.

O saints martyrs ! Je vous en conjure, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la patience avec laquelle vous avez supporté votre martyre. Obtenez-moi que je me dépense sans compter au service de Jésus pour l’amour duquel vous avez livré votre corps à la mort.

O saints confesseurs ! Je vous en supplie, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la sainteté héroïque en laquelle vous avez montré aux autres la voie de la vie. Faites que je m’élève au sommet de la perfection pour l’amour de Jésus  pour qui vous avez tout abandonné.

O saintes vierges ! Offrez pour moi, je vous en conjure, à l’adorable Trinité, votre pureté et votre intégrité qui vous ont mérité d’être les plus rapprochées de Dieu. Faites que je triomphe dans la chasteté de l’esprit et du corps, et en toutes choses pour l’amour de Jésus à qui vous avez consacré votre virginité.

Et Vous, Seigneur ! Précédez l’assemblée de vos saints et faites pour moi l’offrande à Dieu le Père de toute votre très sainte et parfaite vie sur terre avec le fruit de votre Passion en réparation de tous mes péchés et omissions, en sorte que par Vous, tout ce qui est de moi, reçoive son supplément et sa perfection. Amen (Jésus à sainte Mechtilde : «  Prie ainsi chacun des groupes de mes saints afin qu’ils offrent pour toi leurs mérites »).

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille sur elles.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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