La Transfiguration

 

La Transfiguration, Rafaello Sanzio

Méditons

Juste avant d’entrer dans sa Passion, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean pour les mener sur le Thabor. Devant leurs yeux, Il est transfiguré : son visage est étincelant comme le soleil, son vêtement blanc comme la neige. Il apparait à ses Apôtres dans la gloire, entouré des prophètes Moïse et Elie (Luc 9, 29-36).

L’épisode de la Transfiguration nous invite à voir au-delà des apparences. En effet, pour venir à nous, Jésus, la seconde personne de la Sainte Trinité, Dieu de toute éternité, prend les apparences d’un homme, et rien, dans son extérieur ne le distingue du commun des mortels. Seul son enseignement et les miracles qu’il réalise, indiquent son origine divine. Dans la Transfiguration, Jésus, pour fortifier ses Apôtres dans la foi à la veille de la grande épreuve de la Passion, leur laisse entrevoir une infime parcelle de sa divinité, une étincelle de ce qu’Il est vraiment : le Dieu trois fois saint. Même sous les dehors d’un simple mortel, Il est et Il reste le maitre de la vie et de la mort, celui qui a tout pouvoir sur toute chose.

Au Ciel, tous les Saints se révèlent dans ce qu’ils sont vraiment, à savoir les réceptacles de la gloire du Dieu vivant. En eux, la gloire de Dieu est visible et manifestée. La sainteté que Dieu leur a transfusée tout au long de leur vie terrestre, est restée cachée sous les oripeaux de l’anonymat, de la maladie, du rejet, de la misère, de la contradiction, du martyre. La mort a fait tomber tout ce qui voilait leur sainteté aussi éminente que discrète. A présent, dans la gloire du Ciel, est révélée toute l’étendue de leur sainteté et tous les fruits de grâce que leur vie terrestre a produits et qui ont nourri toute l’Eglise de Jésus-Christ. Sainte Gemma Galgani, sainte Anna Schaeffer, Marthe Robin, par exemple, ont passé leur vie, clouées au lit, prostrées par la maladie, vivant dans un dénuement extrême, objet de toutes sortes de mesquineries, d’incompréhensions. Bon nombre les considérait comme une charge, un poids alors que, par leur offrande, leur vie toute donnée au Christ pour l’Eglise, elles étaient les canaux de la grâce pour tous les pécheurs. La vie de Moïse et d’Elie n’a été qu’une succession de difficultés, d’obstacles à lever. Aujourd’hui, en apparaissant dans la gloire, aux côtés de Jésus transfiguré, ils nous montrent qu’il faut voir au-delà des apparences et que la misère présente ne fait que cacher notre gloire future.

Au Ciel, nous rencontrons des Saints encore bien plus grands que ceux que nous connaissons, pour les avoir placés sur les autels, et dont nous sommes édifiés par le récit de leurs prouesses. Ces géants de sainteté méconnus n’ont rien réalisé d’extraordinaire mais ils ont tout fait dans la fidélité, la persévérance, le don total de soi. Ainsi au plus haut des cieux se trouvent probablement telle mère de famille restée veuve qui a péniblement élevé ses nombreux enfants, faisant face au quotidien à la pauvreté, à l’adversité, au mépris bourgeois. Si nous pouvions tous les voir aujourd’hui, transfigurés dans la lumière divine ! Quelle gloire ! Quelle félicité ! Probablement que chaque jour nous passons à côté de personnes dont nous ne soupçonnons pas l’éminente sainteté, et que le Ciel nous révélera.

Au purgatoire se trouvent les âmes plus enclines au compromis, voire à la compromission, qui ont été plus soucieuses de paraître et de plaire au monde qu’à Dieu. Plus encore que du vêtement, elles ont eu avant tout le souci d’une vie confortable. Et, quand on tire trop la couverture à soi, on l’enlève forcément à son voisin. Le problème n’est pas d’avoir voulu se mettre à l’abri du besoin ainsi que les leurs, mais qu’à avoir voulu l’être à l’excès, ils ont été amenés à ne pas venir en aide à leurs semblables, voire à les dépouiller. Les actes de charité seront les plus hautement récompensés. L’inverse est vrai aussi : les manques de charité seront les plus sévèrement punis…

« L’amour couvre la multitude des péchés » (1 Pierre 4, 8). Face à nos manquements, qui peuvent nous faire craindre un long et douloureux purgatoire, comme sainte Thérèse de Lisieux, ne craignons pas et confions-nous sans cesse au Dieu de miséricorde, qui veut encore bien plus que nous ,que nous passions de cette vie à l’autre, en ne faisant que survoler le purgatoire. Au lieu de nous épuiser à combattre le péché, multiplions plutôt les actes de charité et d’amour, et pour qu’ils soient féconds, réalisons-les avec l’intention d’en faire profiter les âmes du purgatoire, notamment celles de nos défunts.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet).

O saints patriarches et prophètes ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, le désir que vous avez eu de l’Incarnation de Jésus et faites que j’aspire ardemment après Lui que vous avez désiré et si longtemps attendu.

O saints apôtres ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, la fidélité et la persévérance avec laquelle vous avez prêché l’Evangile de par le monde, pour former à Jésus un peuple fidèle. Faites que j’aime toujours davantage Celui que vous-même avez aimé de tout votre cœur.

O saints martyrs ! Je vous en conjure, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la patience avec laquelle vous avez supporté votre martyre. Obtenez-moi que je me dépense sans compter au service de Jésus pour l’amour duquel vous avez livré votre corps à la mort.

O saints confesseurs ! Je vous en supplie, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la sainteté héroïque en laquelle vous avez montré aux autres la voie de la vie. Faites que je m’élève au sommet de la perfection pour l’amour de Jésus  pour qui vous avez tout abandonné.

O saintes vierges ! Offrez pour moi, je vous en conjure, à l’adorable Trinité, votre pureté et votre intégrité qui vous ont mérité d’être les plus rapprochées de Dieu. Faites que je triomphe dans la chasteté de l’esprit et du corps, et en toutes choses pour l’amour de Jésus à qui vous avez consacré votre virginité.

Et Vous, Seigneur ! Précédez l’assemblée de vos saints et faites pour moi l’offrande à Dieu le Père de toute votre très sainte et parfaite vie sur terre avec le fruit de votre Passion en réparation de tous mes péchés et omissions, en sorte que par Vous, tout ce qui est de moi, reçoive son supplément et sa perfection. Amen (Jésus à sainte Mechtilde : «  Prie ainsi chacun des groupes de mes saints afin qu’ils offrent pour toi leurs mérites »).

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille sur elles.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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