Tous des voleurs !

Contemplons

Le Crucifiement, anonyme

Méditons

La figure de saint Dismas, le Bon Larron est d’une telle richesse qu’il nous faudrait prolonger cette méditation commencée il y a 29 jours, de plusieurs mois pour arriver à en faire le tour. Ce temps, si court soit-il, a pourtant suffit pour dégager la substantifique moelle de son message : nous sommes tous des voleurs aux yeux de Dieu qui attend néanmoins de nous, que nous nous emparions de ses trésors de miséricorde avec la hardiesse d’un brigand de grand chemin.

Dismas s’est emparé des trésors du Ciel quand il en avait l’occasion. Et, il n’a pas pris qu’une partie du magot ; il a tout pris, sans complexe aucun, sans gêne. En un instant, il est passé de la plus extrême pauvreté à une fortune colossale car la miséricorde de Jésus lui a délivré un sauf-conduit pour le paradis.

Nous sommes tous des voleurs, avouons-le-nous ! Et soyons honnêtes jusqu’au bout, nous ne valons pas beaucoup mieux que Dismas avant sa conversion. En effet, il ne méritait rien. Il avait passé sa vie à piétiner les commandements de Dieu. Nous ne dresserons pas la liste de tous ses méfaits, car nous ignorons les détails de sa vie. Cela dit, ils lui ont valu la condamnation à mort par la Croix, le châtiment suprême : c’est dire leur gravité !

Nous aussi, arrivés à la dernière heure, nous en serons réduits à employer les méthodes de Dismas. Nous porterons le poids de toute une vie de péchés qui, même s’ils auront été absous, pèseront sur notre conscience et nous rappellerons douloureusement que, quand nous en avions le temps, nous n’avons pas assez aimé Dieu et notre prochain, que si nous les avions mieux aimés, nous aurions moins péché.

Aussi, le Bon Larron, nous engage à nous tourner vers Jésus avec une âme de pauvre et des manières de brigand, sans crainte, sans honte, sans complexe. Jésus se laissera dépouiller car son désir de nous sauver est infiniment plus grand que le nôtre de l’être.

S’il nous était donné de rencontrer Dismas, il exprimerait probablement le même regret que saint Augustin mais avec moins de finesse et de poésie : « Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! » Il nous recommanderait de ne pas attendre les derniers instants de notre vie pour aimer le Seigneur et de nous tourner vers lui dès maintenant car la plus lourde des croix en ce bas monde, c’est celle qu’on porte sans Jésus. Avec des yeux humides, il nous dirait aussi de ne passer aucune journée sans remercier Dieu du don inestimable qu’il nous fait à tous en Jésus et Marie. Ensuite, probablement, il se tairait et prierait pour nous avec toute l’ardeur de son âme, pour que nous nous ouvrions pleinement au salut.

Prier pour le salut de tous les larrons de ce pauvre monde : c’est sa façon de remercier Dieu pour son salut imméritée et dont il est si heureux.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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