Sainte Gertrude la grande

Sainte Gertrude la grande

A cinq ans, la petite Gertrude qui va devenir Gertrude la grande est confiée pour son éducation au monastère bénédictin de Helfta en Saxe. Elle y trouve une atmosphère de vie spirituelle et intellectuelle intense. Elle a aussi la chance d’y avoir comme maîtresse et conseillère sainte Melchtilde de Hackeborn. Elle s’épanouit dans ce milieu qu’elle ne cherchera pas à quitter. En grandissant, elle devient une moniale d’une intelligence rayonnante et d’une vaste culture. Si sa santé fragile la tient souvent éloignée du chœur, sa santé mentale, au contraire, reflète un grand équilibre. A partir de 1291, elle commence à être favorisée de visions qu’elle consignera dans cinq livres. Son expérience mystique s’appuie sur les mystères de la liturgie et reste totalement dépourvue de dolorisme. Elle fait une large place au Christ et tout particulièrement au Sacré-Cœur, « où est enclose toute la vertu de la Divinité. » Elle oriente l’âme vers la contemplation sereine et la jouissance de la vie divine « dans la resplendissante et toute calme Trinité. »

Son enseignement sur saint Joseph

« La veille de la fête de l’Annonciation, pen­dant que l’on sonnait le chapitre, Gertrude étant fort appliquée à la considération de ce mystère, vit des yeux de l’esprit Notre-Sei­gneur Jésus-Christ avec sa très-sainte Mère, assis au lieu le plus éminent du chapitre ; ils attendaient comme dans une grande tranquillité l’arrivée des religieuses, et quand elles vinrent, ils les reçurent avec une sérénité et une dou­ceur inénarrables. Lorsqu’on lut au Martyro­loge la fête de l’Annonciation, Notre-Seigneur se tournant vers sa Mère, la salua avec une très douce inclination de tête, et par cette marque d’amour, il renouvela en quelque sorte en elle cette inestimable suavité et ces ineffa­bles délices qu’elle avait ressentis lorsqu’il daigna s’incarner dans son sein virginal.

Pendant qu’on chantait l’Ave Maria, Ger­trude vit trois ruisseaux très abondants qui, procédant du Père, du Fils et du Saint-Esprit, venaient fondre avec une très suave impétuo­sité dans le cœur de la Vierge Mère, et qui en­suite avec une ravissante impétuosité remon­taient de ce cœur à leur origine. Elle vit que par cet écoulement de la très sainte Trinité, la bienheureuse Vierge était si enrichie et si éle­vée auprès de Dieu, qu’elle possède la plus grande puissance après le Père, la plus grande sagesse après le Fils et la plus grande bonté après le Saint-Esprit.

Gertrude connut encore que toutes les fois que cette salutation angélique, c’est-à-dire l’Ave Maria, est récitée avec dévotion par les fidèles sur la terre, les trois ruisseaux dont nous venons de parler, coulant avec plus d’impétuosité et d’abondance, la bienheureuse Vierge, pénétrant son très-saint cœur, et après l’avoir inondé d’ineffable plaisir, reprennent le chemin de leur source. De cette extraordinaire affluence des eaux divines dans le cœur de la Vierge se forment certaines effusions de joie, de plaisir et de salut éternel qui se répandent, non seulement sur tous les saints et les anges, mais encore sur tous ceux qui sur la terre récitent cette salutation angélique ; et ces effusions renouvellent en chacun d’eux tout le bien qu’ils ont jamais acquis par la salutaire incarnation du Fils de Dieu.

Chaque fois que l’on faisait mention de la pureté de la bienheureuse Vierge, par quel­ques paroles comme celles-ci, tous les saints se levant, vénéraient avec un spécial respect la Vierge Reine du ciel et leur Souve­raine ; et rendaient au Seigneur de vives ac­tions de grâces pour tous les bienfaits dont il avait comblé sa divine Mère pour le salut du genre humain. L’archange saint Gabriel pa­raissait aussi briller d’une nouvelle splendeur, toutes les fois que l’on récitait les paroles de l’Annonciation faite par lui. Et lorsque l’on prononçait le nom du bienheureux Joseph, époux de cette Vierge Mère, tous les saints inclinaient avec respect leurs têtes, en signe d’honneur pour ce glorieux patriarche, et par l’expression de leurs regards, ils le félicitaient et se réjouissaient amicalement avec lui de son incomparable dignité.

A l’évangile, lorsqu’on lut ces paroles : voici la servante du Seigneur, Gertrude, saluant dévotement en esprit la Mère de Dieu, la faisant souvenir de cette ineffable joie qu’elle ressentit, quand par cette parole elle s’abandonna elle-même et tout ce qui la concernait avec une pleine confiance à la divine volonté, la bienheureuse Vierge avec une très douce sérénité lui répondit : « Quiconque avec dévotion me fera souvenir de cette joie, je lui accorderai véritablement ce qui est demandé dans l’hymne de la présente fête, à savoir : « Monstra te esse Matrem, montrez que vous êtes notre Mère. » Car je me montrerai réellement la Mère du Roi de gloire, et de l’homme qui me supplie ; la Mère du Roi, par la puissance avec laquelle je viendrai au secours de cet homme ; et la Mère de ce suppliant, par une affluence des miséricordes du cœur de mon Fils qui as­surera son salut. » (Vie et révélation, livre IV, chapitre XXIème – Veille et fête de l’Annonciation de la très sainte Vierge)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Laisser un commentaire