Les douleurs de l’enfantement

Contemplons

Vierge en gloire, église Saint-Louis-en-ville, Strasbourg

Méditons

Toute naissance se fait dans la souffrance et dans le sang ; elle vire même parfois au duel entre la vie et la mort. La femme de la vision de saint Jean, enceinte, arrivée à son terme, crie dans les douleurs de l’enfantement car sa souffrance atteint son paroxysme. En cette femme, en laquelle nous reconnaissons aussi bien Marie que l’Eglise, nous contemplons la bataille qu’il nous faut livrer au monde, à l’enfer, à notre nature humaine déchue, pour renaitre, comme Jésus nous l’a demandé, à une nouvelle vie d’enfant de Dieu, celle qu’il nous a acquise par son sacrifice, celle que l’Eglise nous confère par le moyen des sacrements.

Dieu fit tomber sur Adam un doux sommeil pendant lequel il lui prit une côte et en forma Eve (Genèse 2, 21-22). De la même manière, l’Eglise est sortie du côté ouvert de Jésus le Vendredi-saint alors qu’il vient de transmettre l’Esprit. De son Cœur transpercé se sont épanchés du sang et de l’eau, symboles du Baptême, le sacrement qui nous donne la vie divine, et de l’Eucharistie, celui qui la fait grandir en nous.

Marie est la première à accueillir cette vie qui est issue du côté ouvert de Jésus, d’abord parce qu’elle a été associée plus que personne à la Passion de son Fils, ensuite parce qu’elle a été rachetée dès la premier instant de son existence dans le sein de sainte Anne. En effet, l’Immaculée Conception est le tout premier fruit, par anticipation, de la Rédemption.

Marie, la figure, la Mère de l’Eglise, la nouvelle Eve, est née du côté ouvert de Jésus, le nouvel Adam, le Vendredi-saint, au prix du plus douloureux des enfantements. Elle est née dans la mort de Jésus, dans la mort à elle-même, dans le sang du Rédempteur. Elle est la première des rachetés, la pleinement sauvée, celle qui se tient dans la gloire aux côtés du Sauveur de tout homme.

Elle est l’image de l’Eglise qui reçoit sa vie de la mort du Christ. Comme Eve est issue du côté d’Adam, l’Eglise est née du Cœur transpercé de Jésus d’où ont coulé l’eau et le sang. En effet, l’Eglise nait par le baptême qui fait d’elle la famille de Dieu et croit par le pain de vie, l’Eucharistie et les autres sacrements. La vie de l’Eglise est née de la mort de son époux qui l’a tant aimée qu’il a donné sa vie pour elle.

A Nicodème, Jésus dit qu’il nous faut renaitre d’en-haut (Jean 3, 3). Pour cela, il nous faut accueillir la grâce et vivre en enfants de lumière. Cette vie nouvelle se fait au prix d’un douloureux enfantement car il nous faut lutter tout azimut contre le diable, le monde et notre propre nature. Et cette guerre se livre en des batailles successives tellement rudes qu’elles peuvent s’apparenter aux contractions lors d’un enfantement.

Il n’y a pas de vie chrétienne sans efforts : le repos n’est pas pour cette vie mais réservé à l’autre. Et si nous devions être amenés à penser qu’il n’est pas si difficile d’emboiter le pas au Christ, il nous faut nous demander si nous ne nous sommes pas éloignés de lui et de son Evangile.

Depuis ses commencements et jusqu’à la fin des temps, l’Eglise connaitra les douleurs de l’enfantement car, toujours, il lui faudra lutter pour être une épouse digne du Christ, « une épouse sans tache ni ride mais sainte et immaculée » (Ephésiens 5, 27). Pour cette raison, elle sera toujours en opposition avec l’Enfer qui jalouse l’amour que lui porte son époux, avec le monde qui ne pense qu’à jouir de l’instant présent et qu’elle contrarie par son message, avec sa nature humaine déchue, rebelle et réfractaire.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

« Ô Immaculée, reine du ciel et de la terre, refuge des pécheurs et notre mère tout amour, à qui Dieu voulut confier tout l’ordre de la miséricorde, moi…, indigne pécheur, je me prosterne à vos pieds et vous implore humblement : daignez me prendre tout entier et totalement, comme votre chose et votre propriété, et faire tout ce que vous voulez de moi, de toutes les facultés de mon âme et de mon corps, de toute ma vie, de ma mort et de mon éternité. Si tel est votre bon plaisir, disposez aussi de moi, tout entier et totalement dans cette œuvre où doit s’accomplir ce qui a été dit de vous : « Celle-ci t’écrasera la tête » et « Vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier » de telle sorte que je sois dans votre main immaculée et toute miséricordieuse un instrument qui puisse vous servir à éveiller dans tant d’âmes égarées et tièdes la joie de vous connaître, à augmenter sans limite votre gloire et ainsi à étendre le plus possible le règne d’infinie douceur du très saint Cœur de Jésus. En effet, là où vous entrez, vous obtenez la grâce de la conversion et de la sanctification, puisque c’est par vos mains que du Cœur très sacré de Jésus toutes les grâces parviennent jusqu’à nous. Amen. » (Saint Maximilien Kolbe, 16 octobre 1917).

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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