IV – Jésus rencontre sa Mère

Jésus rencontre Marie, sa Mère tant aimée. Il ne lui dit rien. Il n’a rien à dire à Marie, car elle sait déjà tout.

Le jour où, enfant, elle l’a retrouvé au temple, il lui a dit : « pourquoi me cherchez-vous, ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père » (Luc 2, 49) ? Marie n’a rien répondu, signifiant qu’elle se soumet à la volonté du Père, qui appelle son Fils à s’occuper de ses intérêts.

Aujourd’hui, plus que jamais, Jésus est aux affaires de son Père. Comme hier, Marie donne à Jésus de s’occuper des affaires du Père, sans que son amour de Mère y mette aucune limite, aucune entrave. En posant sa main sur celle de Jésus, qui arrive au niveau de son Cœur, elle signifie qu’elle partage ses sentiments, qu’elle le soutient dans sa mission de Sauveur. Son Cœur bat à l’unisson de celui de Jésus. De son autre main, elle semble pousser Jésus en avant et lui dire : « va mon Fils ! Va accomplir ce pour quoi tu es venu en ce monde ! »

On notera la dureté des traits du visage de Marie. Son expression nous révèle qu’elle prend sur elle pour ne pas ajouter à la douleur de Jésus, pour dominer son amour de Mère qui, en elle, voudrait soustraire son enfant à tant de douleur.

Marie porte un voile blanc : elle est la toute-pure, la « comblée-de-grâce » comme l’a saluée Gabriel (Luc 1, 28), qu’elle est, plus que jamais, la petite servante qu’elle s’est proclamée à l’Annonciation (Luc 1, 38). Son manteau est noir car elle est aussi la Mère de l’Eglise, qui suit son époux partout où il va et qui prend le deuil quand il va à la mort. A l’époque où Kuder a peint ces stations, avant la réforme liturgique, la couleur du Vendredi-saint était le noir.

Marie est sous la croix. Elle semble la porter avec Jésus. Sa croix, c’est son amour pour Jésus. Cet amour l’amène à accepter la Passion, plus encore à s’unir à Jésus dans son offrande de lui-même, au Père, pour nous. Regardons la croix de Jésus arriver au niveau du Cœur de Marie. Le glaive qui transperce l’âme de Marie, c’est la croix de Jésus. Marie souffre de ce dont souffre Jésus.

Père éternel, par le Cœur Immaculé de Marie, nous vous offrons Jésus, votre très cher Fils, alors qu’il rencontre sa très sainte Mère, et dans ses saintes plaies, nous nous offrons nous-mêmes avec Lui, en Lui et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de tous hommes jusqu’à la fin du monde. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

III – Jésus tombe pour la 1ère fois

Le regard de Jésus nous fait ressentir la violence de cette première chute et la douleur qu’elle lui fait ressentir. Ses yeux révèlent toute l’ampleur de la souffrance, toute la peine qu’il a à se relever.

Jésus garde la tête plus levée que jamais car, plus la douleur est intense, plus l’effort à fournir est important, plus il faut lever les yeux vers le Ciel et implorer son aide.

Jésus s’adresse au Père, silencieusement mais intensément, pour obtenir de lui la force de se relever et continuer le chemin. Le visage de Jésus est nimbé de lumière, comme Moïse lorsqu’il descend du Mont Horeb avec les tables de la loi, comme pour nous rappeler que, dans l’épreuve, Dieu n’abandonne pas ceux qui se confient en lui, que la sainteté se construit dans l’effort… « Je lève mes yeux vers les montagnes… D’où me viendra le secours ? Le secours me vient de l’Eternel, Qui a fait les cieux et la terre » (Ps 121, 1-2).

L’homme, qui essaie de relever Jésus par la force, n’est ni un soldat ni un romain ni un juif. Il nous représente nous, qui sommes l’objet de tant d’amour du Seigneur. Il nous rappelle que c’est nous, par nos péchés, qui sommes la cause de la Passion de Jésus. La corde par lequel cet homme tient Jésus symbolise les liens du péché par lesquels nous avons induit sa souffrance.

Père éternel, par le Cœur Immaculé de Marie, nous vous offrons Jésus, votre très cher Fils, alors qu’il tombe pour la première fois sous le poids de la croix, et dans ses saintes plaies, nous nous offrons nous-mêmes avec Lui, en Lui et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de tous hommes jusqu’à la fin du monde. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

II – Jésus est chargé de la croix

Jésus serre dans ses bras la croix, que les soldats lui remettent. Il semble même la serrer contre lui, sur son cœur, car depuis toujours, il l’a attendue et désirée.

Il avait dit : « prenez sur vous mon joug, mettez-vous à mon école car mon fardeau est léger car je suis doux et humble de cœur » (Matthieu 11, 29). Jésus ne fait pas que dire les choses. Il les met aussi en pratique. Avec cette croix, il va marcher en tête du troupeau comme le bon pasteur, prêchant par l’exemple davantage que par la parole.

Jésus sait ce que représente cette croix. Il sait qu’elle est l’instrument de sa torture. Il sait aussi que c’est en s’abaissant jusqu’à devenir le dernier d’entre nous, qu’il nous relèvera jusqu’à faire de nous les enfants de Dieu. C’est en acceptant cette croix qu’il va rendre gloire à Dieu et conquérir notre salut.

Regardons le soldat pointer son doigt droit devant et indiquer à Jésus le but : le Calvaire et la mort. Regardons Jésus diriger son regard dans la même direction mais vers le haut. Oui, il s’agit bien d’aller jusqu’au Calvaire : pas pour y mourir mais pour y renaitre, y planter le grain de blé qu’il est devenu pour qu’il produise beaucoup de fruits de salut. Jésus va vers le Calvaire pour que, de sa mort, puisse surgir notre vie à tous.

Il regarde vers le haut, montrant qu’il est maître des événements et que tout ce qui arrive a été décrété de toute éternité par le Père des miséricordes : « pourquoi ce tumulte des nations, ce vain murmure des peuples ? » (Ps 2, 1).

Regardons le personnage à gauche du tableau. Ce n’est pas un romain. Ce n’est pas non plus un soldat. Il semble comme dans un starting-block, prêt à s’élancer pour une course. Il nous rappelle les mots de saint Paul, que la liturgie nous propose en début de carême : « prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon. Oui, tenez bon, ayant, autour des reins, le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier : restez éveillés, soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles » (Ephésiens 6, 13-18). Oui, comme ce personnage, restons éveillés et attentifs aux événements qui vont se dérouler sous nos yeux et que Kuder nous met en lumière.

Père éternel, par le Cœur Immaculé de Marie, nous vous offrons Jésus, votre très cher Fils, alors qu’il est chargé de la croix, et dans ses saintes plaies, nous nous offrons nous-mêmes avec Lui, en Lui et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de tous hommes jusqu’à la fin du monde. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

I – Jésus est condamné à mort

Jésus se tient devant Pilate. Ses mains sont attachées, ses bras sont bridés. Il semble livré à Pilate, qui pense avoir tout pouvoir sur lui : « Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâcher ? » (Jean 19, 10).

Pilate est un personnage important : il est le représentant de César. Sur le tableau, il s’impose par sa carrure. Cette importance est soulignée par sa position assise comme un juge au tribunal.

La réalité est pourtant tout autre. Des deux personnages, c’est Jésus qui est l’homme libre. Il se tient debout, les yeux levés et regardant au loin. Ce n’est pas Pilate, qui décide de sa mort, c’est lui qui donne sa vie.

En apparence, Jésus est le prisonnier et Pilate l’homme libre. Pourtant, Pilate, qui est assis, semble avoir les mains liées par son acte de lâcheté, en abandonnant Jésus au bon plaisir de ses ennemis. Le captif, c’est bel et bien lui !

Jésus est libre parce qu’il donne sa vie. Il dit souverainement à Pilate : « tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en-haut » (Jean 19, 11).

Oui, Jésus est libre parce qu’il donne sa vie en rançon pour les pécheurs. C’est pour cette heure qu’il est venu en ce monde. Il va réaliser tout ce que les prophètes ont dit de lui.

Jésus porte une tunique rouge, la couleur du martyr, la couleur de l’amour. L’amour est sa motivation : l’amour du Père, l’amour des hommes. Aussi, il ne regarde pas Pilate mais regarde au loin vers son but : rendre toute gloire à Dieu et réaliser notre salut. Il regarde au loin, là où Pilate ne pense pas à regarder car tout ce qui va se passer, il l’a accepté pour des motifs qui dépassent la raison humaine et tout ce que Pilate est capable d’envisager.

Jésus n’est que don de lui-même et les liens qui le brident ne changent rien à sa souveraine liberté : « Il a le pouvoir de donner sa vie et il a le pouvoir de la reprendre » (Jean 10, 18). Il la donne pour ses amis, pour leur montrer jusqu’où il les aime, jusqu’où il aime le Père, jusqu’où doit aller notre amour de Dieu et du prochain : jusqu’au sacrifice de soi-même !

« Son heure est venue ». Il ne se dérobera pas. Aussi, il se tait. Le visage de Jésus révèle son profond silence, qui manifeste sa détermination à vivre sa Passion, sa profonde communion avec le Père, sa souveraine liberté.

Père éternel, par le Cœur Immaculé de Marie, nous vous offrons Jésus, votre très cher Fils, alors qu’il est condamné à mort, et dans ses saintes Plaies, nous nous offrons nous-mêmes avec Lui, en Lui et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de tous hommes jusqu’à la fin du monde. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Introduction

Au chapitre 9 de son évangile, saint Luc, précise : « Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » (Luc 9, 51). Ce verset se situe juste après la Transfiguration, au moment où Jésus décide d’aller à Jérusalem pour y vivre sa Passion car « son heure » est à présent toute proche.

C’est le verset qui vient à l’esprit quand on s’attarde à contempler ce tableau de Kuder, qui se trouve à l’oratoire saint Jean-Paul II. IL introduit parfaitement à l’exercice du chemin de croix car il montre Jésus, comme coupé de tout ce qui l’entoure, rassemblant ses forces intérieures.

Jésus est silencieux ! Il est en profonde communion avec son Père. Sa prière est plus intense que jamais. Il va subir tout ce qui vient avec ses seules forces humaines. Aussi, il demande à Dieu de lui accorder la grâce nécessaire pour demeurer dans la fidélité et l’obéissance.

Jésus est grave ! C’est probablement l’expression de son visage quand il s’est tenu devant Caïphe, devant Hérode, Pilate ou la foule. Il semble ne pas écouter tout ce qui se trame autour de lui. C’est « son heure » et rien ni personne n’y changera quoi que ce soit. Il s’est donné au Père, pour nous, dans un acte d’amour aussi insondable qu’irrévocable.

Jésus est déterminé ! Il ne nous a pas sauvés à moindre coût. Au contraire, il a payé le prix fort. A sainte Angèle de Foligno, il dit dans ce sens : « ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée. »

Que ce tableau, et le chemin de croix de notre église, nous rappelle toujours jusqu’où Jésus nous a aimés et tout ce que nous lui avons coûté, pour que jamais nous n’oublions de lui en rendre grâce.

Père éternel, par le Cœur Immaculé de Marie, nous vous offrons Jésus, votre très cher Fils, et dans ses saintes plaies, nous nous offrons nous-mêmes avec Lui, en Lui et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de tous hommes jusqu’à la fin du monde. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.