LETTRE A MARIE POUR LE DIMANCHE DE LA MISERICORDE

Chère Maman du Ciel,

Jésus est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia ! Quelle joie ! Ton Fils, que tu as vu mourir dans d’atroces souffrances, est vivant ! O mort où est ta victoire ? Il est vainqueur de la mort et du péché. Il est revenu des enfers où il a annoncé sa victoire aux saints de l’ancien testament et d’où il les a conduits au paradis. Il a quitté le tombeau scellé par les Romains. Il a quitté le lieu de son repos. Il t’est apparu dans la pénombre du petit matin de Pâques dans toute sa gloire, sa majesté de ressuscité ! Il t’a souri ! Il t’a embrassé ! Il t’a serré dans ses bras ! Sur le chemin de croix, tu aurais voulu l’embrasser, le serrer contre toi pour le consoler du désamour de tant d’âmes pour lesquelles il donnait sa vie. Tu ne l’as pas pu. Les soldats ne t’en ont pas donné la possibilité et s’ils te l’avaient donnée, tu n’aurais pas pu le toucher car aucune partie de son corps était sans blessure. Aujourd’hui, tu le peux à nouveau et plus que jamais. Son humanité est glorifiée. Elle porte les stigmates de sa Passion mais elle ne connait plus les entraves de notre chair mortelle. C’est avec ses plaies glorieuses, que Jésus s’est présenté à toi, signe qu’il est le même mais qu’à présent tout est changé, régénéré, vivifié, divinisé.

Chère Maman du Ciel,

Notre Jésus – et nous pouvons l’appeler « notre Jésus » parce qu’il est ton enfant mais aussi parce qu’il nous a tous sauvés ; par conséquent il nous appartient comme nous-mêmes, nous lui appartenons – Notre Jésus est plus vivant que jamais. Il est même « le vivant » par excellence, celui qui peut dire en toute vérité « je suis ». Tout lui est soumis. Il est le maître de la vie et de la mort. Le Père lui a donné le nom, qui est au-dessus de tout nom, afin qu’à son nom tout genou fléchisse au Ciel, sur la terre et dans les enfers et que toute langue proclame qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. Il conserve les marques de ses plaies parce qu’elles sont les trophées de sa gloire, de sa Passion victorieuse, de son amour sans limite pour chacun de nous. C’est par ses plaies que nous avons été guéris. Ces plaies, qui ont causés sa mort, sont à présent les canaux par lesquels, il déverse les flots de sa vie divine, qu’il nous transfuse par les sacrements. Hier, elles ont causé sa mort pour qu’aujourd’hui et pour toujours, elles nous procurent la vie en abondance.

Chère Maman du Ciel,

Quelle consolation pour ceux qui souffrent. Le Christ ressuscité se présente à nous avec des plaies glorifiées. Toutes nos souffrances sont désormais transformées en lui. Elles deviennent sources de vie. En nous réfugiant dans ses saintes plaies, toutes nos détresses, toutes nos souffrances prennent un sens nouveau. Elles deviennent fécondes. En nous les montrant, il nous assure qu’avec lui, en lui, par lui, on ne souffre pas en vain. La croix d’un chrétien est légère car nimbée de la résurrection, source de vie. La croix de celui, qui se détourne de Jésus, si petite soit-elle, est lourde et profonde comme la mer car elle engendre la sécheresse du cœur, la révolte voire la désespérance.

Chère Maman du Ciel,

Que je suis reconnaissant à Dieu de cette étincelle de foi qui brûle en moi, qui m’éclaire et me réchauffe, qui me permet d’avancer chaque jour, à petits pas, certes, mais toujours en direction du Royaume.

Chère Maman du Ciel,

Ma foi est si faible, si chancelante. La moindre petite brise pourrait l’éteindre si tu ne la protégeais pas de tes mains maternelles. S’il te plait, fais-la grandir jusqu’à devenir inébranlable, intrépide, audacieuse. Obtiens-moi une foi, qui déplace les montagnes, une foi foi joyeuse, enthousiaste, contagieuse, une foi qui ne cède pas à la morosité ambiante, une foi qui ne se décourage pas face aux défections chaque jour plus nombreuses, une foi qui me rende heureux en toutes circonstances. Obtiens-moi une foi d’une telle plénitude, que je révèle mon attachement à Jésus par toute ma vie. Qu’en me voyant tout le monde puisse dire : « oui, le Christ est vraiment ressuscité. Nous l’avons rencontré en cette personne »

Chère Maman du Ciel,

La résurrection de Jésus est la preuve tangible de l’amour de Dieu pour moi, pour chaque âme, pour toute sa Création rénovée par sa Passion. Dieu est miséricorde ! Il est même davantage que cela : il est la miséricorde ! Pour chacun, il s’est donné dans un acte d’amour insondable. Chacun était personnellement présent à son esprit, à son Cœur, pendant sa Passion. C’est comme s’il avait souffert toute la Passion pour chacun en particulier.

Chère Maman du Ciel,

En contemplant Jésus ressuscité apparaissant aux Apôtres, qui pourtant l’ont abandonné, leur permettant de toucher ses plaies, à Thomas de mettre son doigt dans son côté ouvert, je parviens enfin à me faire une petite idée de ce qu’est la miséricorde. La miséricorde, c’est quand Dieu, qui est tout, s’abaisse jusqu’à celui qui n’est rien par lui-même, pour l’élever jusqu’à lui et en faire son frère, le cohéritier de son Royaume, l’enfant chéri de son Père. Quelle élection ! Quelle grâce ! Quel relèvement pour notre nature déchue ! Quelle humilité de Dieu !  Et nous, qui sommes si orgueilleux !

Chère Maman du Ciel,

Par pure miséricorde, Dieu nous a appelés à l’existence ! Par pure miséricorde, il nous a sauvés de la mort éternelle ! Par pure miséricorde, il nous donne d’avoir part à sa vie divine ! Par pure miséricorde, il nous pardonne nos fautes, nos péchés ! Par pure miséricorde, il nous donne de pouvoir le louer, l’aimer ! Par pure miséricorde, il nous donne de contribuer à notre Salut par nos bonnes œuvres ! Par pure miséricorde, il nous traite comme ses amis et non comme des serviteurs (ce qui serait déjà un grand honneur !) ! Par pure miséricorde, il nous donne de pouvoir réparer nos péchés ! Par pure miséricorde, il nous donne de pouvoir recourir au sacrement de la réconciliation, qui est comme un second baptême, une planche de Salut pour les pauvres pécheurs !

Chère Maman du Ciel,

Dieu est plus que miséricordieux : il est la miséricorde ! Tout est don de sa miséricorde ! Toute la Création glorifie et magnifie la miséricorde infinie de Dieu.

Chère Maman du Ciel,

Comment rendre grâce pour tant d’amour, quand on est un pauvre pécheur ? Se montrer digne de tant d’amour est hors d’atteinte pour des fils, pour des filles d’Adam et Eve, marqués de la faute originelle. Mais je sais que, dans sa miséricorde, Dieu me donne de pouvoir le réjouir au-delà de tout ce que l’esprit humain peut concevoir, en accueillant les fruits de la rédemption, en leur permettant d’arriver à leur pleine maturité. Jésus m’a conquis le Salut sur le Golgotha. C’est lui mon seul Sauveur, mon seul Médiateur auprès du Père. Mais parce qu’il me traite, non pas comme un serviteur quelconque mais comme un ami, un collaborateur, en qui il met sa confiance, il me donne de compléter dans ma chair ce qu’il reste à souffrir de sa Passion. Je dois être cette petite goutte d’eau que le prêtre ajoute au calice rempli de vin au moment de l’offertoire de la Messe.

Chère Maman du Ciel,

Aide-moi à accueillir le Salut, que Jésus m’a si douloureusement conquis. Aide-moi à le faire fructifier. Aide-moi à entendre ce que l’Esprit murmure à mes oreilles. Obtiens-moi de ne pas craindre de me livrer entièrement à la volonté du Père puisque Jésus et toi, êtes toujours avec moi.

Chère Maman du Ciel,

C’est une très grande grâce, que je te demande mais tu ne peux pas me la refuser. Il y va de la gloire de Dieu, de mon Salut et de celui de toutes les âmes. Toi, notre douce Maman du Ciel, offre au Père des miséricordes, les mérites infinis de la Passion de Jésus, le roi de la miséricorde, pour que cette grâce me soit accordée.

Chère Maman du Ciel,

Le psaume 50 nous dit que Dieu veut la miséricorde et non les sacrifices. Jésus l’a confirmé à sainte Faustine Kowalska en lui demandant de propager la dévotion à sa miséricorde et d’œuvrer à l’institution de la fête de la divine miséricorde, le premier dimanche après Pâques, le dimanche où l’église nous fait méditer sur l’incrédulité de saint Thomas, à laquelle Jésus réplique : « parce que tu as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Chère Maman du Ciel,

Quel don inouï nous est fait en cette fête. Jésus nous ouvre les écluses de sa miséricorde encore plus largement en ce jour, qu’elles ne le sont par ailleurs.

Chère Maman du Ciel,

Ce que je retiens, c’est qu’en ce jour, Jésus accorde à ceux qui recourent à la confession, à la communion eucharistique, la rémission pleine et entière de leurs fautes et de la peine due par leurs péchés. C’est comme si, par une confession entière et sincère, par une communion remplie de foi, d’amour, d’adoration, habité par la ferme volonté de ne plus pécher, d’en éviter les occasions, je payais toutes mes dettes à la justice divine. C’est comme si mon âme retrouvait la splendeur, la béatitude dans lesquelles elle se trouvait au moment de son baptême. Si je devais mourir juste après, j’irais au Ciel sans passer par le purgatoire.

Chère Maman du Ciel,

Quelle grâce ! Quelle miséricorde ! Quand je me tiendrai devant Jésus à la fin de ma vie, pour le jugement particulier, lorsque toute ma vie sera révélée dans la pleine lumière du Christ ressuscité, je ne pourrais que m’écrier avec toute la foule des sauvés : vraiment, il n’y a rien que Jésus n’a pas fait pour me sauver de la mort éternelle. Si je devais ne pas être trouvé digne du Salut, – ce qu’à Dieu ne plaise et te supplie de ne pas permettre – je ne pourrais que m’en prendre à moi-même car lui aura vraiment tout fait pour me sauver.

Chère Maman du Ciel,

Ne permet pas que je passe indifférent à côté d’une telle occasion de recouvrer la pleine santé de mon âme. Aide-moi à trouver en moi suffisamment d’humilité pour ne pas craindre de m’humilier devant Dieu dans une bonne confession et une bonne communion. Garde présent à mon esprit, l’humilité de Jésus, qui s’est abaissé par amour pour moi, dans son Incarnation, plus encore dans sa Passion, pour me rejoindre dans ma misère de pauvre pécheur, pour men tirer et m’élever jusqu’à lui.

Chère Maman du Ciel,

Pour une telle grâce, je n’ai que peu d’humilité à consentir en comparaison de celle qu’il a fallu à Jésus pour me sauver. Pourtant, je me comporte comme si elle était vertigineuse. Jésus a pris sur lui un abaissement abyssal et il l’a fait avec bonheur parce qu’il pouvait ainsi nous prouver son amour.

Chère Maman du Ciel,

Aide-nous à nous comporter comme le général Naaman. Le prophète Élisée lui a fait dire par son serviteur qu’il lui suffisait de se baigner sept fois dans le Jourdain pour guérir de sa lèpre. Dans son orgueil, il pensait que le prophète se moquait de lui. C’est une petite fille, qui l’a amené à réfléchir. Il finit par faire ce que le prophète lui a commandé et fut guéri.

Chère Maman du Ciel,

Ne permet pas que nous nous laissions vaincre par notre orgueil et dérouter par la simplicité des moyens que Dieu emploie. Aide-nous à faire le saut de la foi et à nous en remettre en toute confiance à ton Fils. Que sa volonté nous soit sacrée. S’il commande, que nous nous fassions un devoir d’amour de lui obéir.

Chère Maman du Ciel,

Tu es la servante du Seigneur. C’est ta grande fierté. Le servir est ta plus douce occupation. Donne-nous de te ressembler. Conduis-nous tous vers Jésus, le roi de la miséricorde. Aide-nous à le célébrer en ce dimanche de la miséricorde. Aide-nous à bien nous confesser, à bien communier, pour sa gloire et le Salut du monde.

Chère Maman du Ciel,

Sans fin, je chanterai la miséricorde du Seigneur. Aide-moi à faire de ces mots  un programme de vie. Dilate mon cœur. Qu’il chante sans cesse et joyeusement les bontés du Seigneur ! Qu’il chante juste ! Qu’il chante haut et fort ! Qu’il chante en harmonie avec toute l’Église !

Chère Maman du Ciel,

Que de toute la Création, dont tu es le plus bel ornement, s’élève un seul et unique alléluia de joie, de jubilation, d’action de grâce, à la gloire du Dieu vivant et vrai, maintenant, toujours et dans les siècles des siècles. Amen. Alléluia.

Ton enfant trop heureux de la grâce, qui lui est faite, de pouvoir t’appeler sa douce maman du Ciel, Mère de la miséricorde,

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(Signez de votre nom)

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