16ème station : le doute de Thomas

Jésus ressuscité et saint Thomas, détail d’une fresque du XIVème siècle dans l’église supérieure du Sacro Speco à Subiaco

Méditons

Imaginons l’état émotionnel des Apôtres après avoir été visités par le Christ ressuscité, juste après l’avoir touché, avoir mangé avec Lui. Imaginons la joie, l’enthousiasme avec lesquels les dix rapportent toute la scène à Thomas lorsqu’il les rejoint. Leur témoignage, si crédible qu’il puisse être, ne suffit pourtant pas à Thomas pour l’entrainer à croire en la résurrection de Jésus. L’épreuve de la Passion, la mort de Jésus et l’esprit cartésien de Thomas l’amènent à douter de tout ce que ses compagnons peuvent lui raconter avec tant de conviction. En cela, son attitude s’oppose totalement à celle de Jean qui, lui, a cru en ne voyant que le tombeau vide.

Jésus permet que Thomas soit rongé par le doute pendant huit jours, au cours desquels, les dix ne cessent de lui décrire les détails de l’apparition de Jésus afin de l’amener à croire et ramener la paix dans son âme. Cette épreuve, voulue par Jésus, vise un plus grand bien : elle permet que ce disciple, sous l’empire du doute, touche en Jésus les blessures de la chair et guérisse en nous les blessures de l’incrédulité. D’une certaine manière, en effet, l’incrédulité de Thomas nous est plus utile que la foi de Jean qui a cru sans voir. Thomas touche les plaies de Jésus, « met le doigt dans ses plaies et sa main dans le côté de Jésus. » Par ces gestes, Thomas nous délivre de nos doutes sur la résurrection de Jésus et nous conforte dans notre propre foi. L’incrédulité de Thomas nous permet même d’accueillir avec foi la béatitude pascale par excellence : « heureux ceux qui croiront sans avoir vu. » Enfin, elle nous permet d’affirmer, d’une part que Jésus mort sur la croix est vraiment Seigneur et Dieu, d’autre part qu’il a vaincu la mort, qu’il est le maître de la vie.

Thomas ne demande pas simplement à voir ou à toucher les plaies du Christ mais à y enfoncer ses mains, c’est-à-dire à s’assurer au-delà même du moindre soupçon de supercherie, qu’il s’agit bien de Jésus et qu’Il est bien vivant. Suivant sa logique scientifique, Thomas finit par aller plus loin dans la foi que les autres Apôtres : puisque Dieu seul peut vaincre la mort, alors Jésus qui, par sa propre puissance est ressuscité, est nécessairement Dieu. L’incrédulité de Thomas nous donne ainsi un témoignage suprême de la divinité de Jésus. Le Seigneur permet que Thomas doute sans pourtant l’abandonner dans son doute. Et ce disciple en doutant puis en touchant devient le témoin de la vérité de la Résurrection pour toute l’Eglise.

Lorsqu’on doute de quelque chose, on a pris l’habitude de dire : « je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois… » Or, on oublie que Thomas, non seulement a fini par croire mais qu’en plus, il ne s’est pas appesanti sur son doute mais qu’il s’en est servi comme tremplin vers une foi admirable. Thomas ne demandait qu’à croire mais dans son exigence intellectuelle, les faits devaient venir appuyer sa foi. En saint Thomas, nous voyons que science et foi ne sont pas incompatibles et même, que la science, bien loin de desservir la foi, vient l’appuyer.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

15ème station : la réconciliation

Hortus deliciarum, 12ème siècle, Mont Sainte-Odile : création d’Adam – Dieu lui insuffle son esprit

Méditons

Les premiers mots du Christ ressuscité à ses Apôtres sont pour leur apporter paix et consolation. « La paix soit avec vous », leur dit-il. Cette salutation contient tout l’amour de Jésus pour ses Apôtres mais aussi pour l’humanité entière. En effet, les Apôtres, à l’exception de Jean, ont tous trahi Jésus et pourtant, non seulement Il leur pardonne mais Il leur fait le don de la paix intérieure. Jésus nous aime vraiment et son amour se manifeste dans le fait qu’il ne cesse de nous accueillir, de nous pardonner et de nous inonder de sa paix. Comme les Apôtres ont trahi Jésus dans sa Passion, l’humanité ne cesse de trahir Jésus chaque jour par ses nombreux péchés. Pourtant l’amour de Jésus ne se dément jamais et, jamais il ne s’arrête de pardonner aux cœurs repentants.

Dans son amour, Jésus va plus loin encore : Il fait de nos faiblesses, le moyen par lequel, Il nous fait avancer en sainteté. En effet, après leur avoir donné la paix, Jésus souffle sur les Apôtres (comme Dieu a soufflé sur Adam pour lui insuffler la vie), leur conférant le pouvoir de remette les péchés. Il leur délègue un pouvoir immense qui appartient à Dieu seul, celui de pardonner les péchés. L’exercice de ce pouvoir demande beaucoup de discernement, de délicatesse, d’humilité et un grand sens des responsabilités car il convient de décider, au nom de Dieu, quels sont les péchés à remettre et lesquels doivent être maintenus. Or, seul un cœur contrit, conscient de ses propres limites, de ses propres faiblesses, de la douleur qu’induit le péché, est à même d’exercer ce redoutable pouvoir avec justice et miséricorde. On pourrait presque conclure que la trahison des Apôtres et la douleur qu’ils en ont éprouvée, a été une épreuve nécessaire, voire salutaire, permise par Jésus en vue d’un plus grand bien, celui d’user saintement du pouvoir d’absoudre les péchés.

Si Jésus confère aux Apôtres le pouvoir d’absoudre, c’est pour l’utiliser en vue du salut de tout le peuple de Dieu. En effet, les Apôtres sont appelés à remettre les péchés, par le ministère de l’Eglise, aux cœurs repentants et il revient au peuple de Dieu de recourir à leur ministère pour obtenir l’absolution. Le sacrement de pénitence (ou confession) n’est pas une invention de l’Eglise mais le moyen par lequel elle répond à l’injonction de Jésus de remettre les péchés et nous fait participer à sa pâques : le passage de l’esclavage du péché à la liberté des enfants de Dieu.

Par la confession, Jésus nous rend la grâce, efface en nous les péchés commis après le baptême (et une partie des peines éternelles qu’ils ont induits) et nous confère sa paix à la manière dont Il l’a donnée aux Apôtres le soir de pâques. Le saint curé d’Ars passait jusqu’à 17 heures au confessionnal chaque jour et la dernière année de sa vie, on estime à environ 100 000 le nombre de pénitents auxquels il a donné l’absolution dans son pauvre confessionnal. Lui-même a dit un jour : « Tous ceux qui vont au confessionnal ne se convertissent pas, mais on trouve toujours les saints parmi ceux qui se confessent. » Saint Jean-Paul II se confessait tous les jours.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

14ème station : apparition de Jésus au Cénacle

Le Christ apparait toutes portes closes, Maesta

Méditons

Nous voilà au soir de Pâques. Il doit faire nuit noire à présent ; les disciples d’Emmaüs étaient dans l’auberge avec Jésus au soir tombant et il leur a fallu parcourir encore deux heures de marche pour arriver à Jérusalem. Dans la joie d’avoir rencontré le Christ ressuscité, ils doivent avoir couru et être à bout de souffle. Dans leur enthousiasme, ils voudraient raconter aux Apôtres leur extraordinaire rencontre avec Jésus mais ils sont dans un tel état d’exultation qu’ils trébuchent sur les mots, cafouillent et paraissent peut-être même un peu exaltés. Auprès des Apôtres, ils se heurtent à un mur d’incrédulité ; la nuit est profonde, non seulement au-dehors mais aussi dans l’esprit et le cœur des Apôtres. Ils ont été traumatisés par la Passion de Jésus, par la lâcheté qui les a conduit à abandonner le Maître au moment où il avait le plus besoin d’eux (Jésus les avait prévenus : « l’esprit est prompt mais la chair est faible. ») ; par ailleurs, ils doivent se sentir humiliés que de faibles femmes (dont une pécheresse notoire.) aient accompli ce qu’eux auraient dû faire à savoir se tenir aux côtés de Jésus jusque sous la croix. Dans leur vulnérabilité, ils pensent probablement que les deux disciples d’Emmaüs se jouent de leur douleur ; ces-derniers ont beau insister, rien n’y fait, rien ne parvient à ramener la paix et la foi dans leur âme.

Tout d’un coup, Jésus est là, au milieu d’eux. Personne ne L’a vu entrer, pourtant Il est bien là, debout devant eux et leur dit « La paix soit avec vous ». On imagine sans peine, ce qui se passe à ce moment : les Apôtres sont pétrifiés, abasourdis, pris dans l’œil d’un cyclone de surprise et de doute, passant des larmes de remords aux débordements de joie. Ils  ne savent que répondre à la salutation de Jésus. « La paix soit avec vous ». Ces paroles ne se réduisent pas à une simple formule de salutation mais traduisent le don pascal de Jésus à savoir la paix intérieure, fruit du pardon qu’il leur accorde. Les premiers fruits de la Rédemption sont la paix et la joie.

Comme pour les disciples d’Emmaüs, Jésus explique les écritures à ses Apôtres. La première partie des prophéties est réalisée : le Messie est mort et ressuscité le troisième jour, Il se tient là, devant eux, dans son corps glorieux. Il s’agit maintenant d’aborder la seconde partie des prophéties, celle qu’il appartient aux Apôtres de réaliser à savoir « l’annonce de la conversion et du pardon des péchés à toutes les nations ». Pour cela, ils partiront chacun de leur côté après la Pentecôte et annonceront la Bonne Nouvelle du Salut dans le monde entier. Cette fois, ils ne failliront pas et resteront tous fidèles au Christ et, pour onze d’entre eux, jusqu’au martyre.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

13ème station : La fraction du Pain

Les disciples d’Emmaüs, Barth

Méditons

C’est une grâce insigne que Jésus accorde aux disciples d’Emmaüs qui le retiennent auprès d’eux pour qu’Il continue de les enseigner. Les deux pèlerins invitent Jésus à leur table mais c’est Jésus qui les accueille pour son repas eucharistique.

Les pèlerins d’Emmaüs vont assister à une messe célébrée par Jésus-Christ, lui-même. En effet, à chaque messe, le prêtre commence par proclamer la parole de Dieu et la commenter (les lectures et l’homélie) puis il renouvelle les gestes du Seigneur lors de la dernière Cène : il célèbre l’Eucharistie (la fraction du pain). Pendant leur voyage de Jérusalem à Emmaüs, Jésus a expliqué aux pèlerins tout ce qui le concerne dans les Ecritures de l’Ancien Testament et a ouvert leur intelligence à son Evangile, qu’ils entendent maintenant dans la lumière de la résurrection. Puis, dans l’auberge, Il a rompu le pain avec eux. A chaque messe, nous sommes invités, comme les pèlerins d’Emmaüs, à deux tables où Jésus se rend réellement présent : la table de la Parole de Dieu et la table de l’Eucharistie.

Jésus disparait à la fraction du pain et dès cet instant, les disciples d’Emmaüs le reconnaissent avec les yeux de la foi. Jésus leur montre ainsi qu’Il est réellement présent dans le Pain de Vie et que c’est le moyen qu’Il a choisi pour, désormais, se rendre présent à eux, pour répondre à leur prière adente, « Reste avec nous, Seigneur, le jour décline » et accomplir sa promesse d’être avec nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde. » En même temps, Jésus qui est infiniment respectueux de notre liberté, nous donne de lui faire l’hommage de notre foi, par laquelle nous lui témoignons à chaque instant, et notre amour, et notre confiance.

Dorénavant, c’est un regard de foi que les pèlerins d’Emmaüs vont devoir poser sur Jésus. Ils ne le verront plus dans son apparence physique mais le reconnaitront sous les espèces du pain et du vin, consacrés lors de chaque messe. Jésus montre par son geste de disparaitre à leurs yeux au moment de la fraction du pain, que dans l’Eucharistie, Il est aussi présent et agissant que s’Il se tenait debout, là, physiquement devant nous. Enfin, Jésus nous montre qu’Il est Celui qui préside à toute Eucharistie et qu’en chaque prêtre, quel qu’il soit, c’est lui qui consacre, qui s’offre et se donne en nourriture pour notre Salut.

A la disparition de Jésus, il ne reste plus sur la table que deux morceaux de pain (celui que Jésus a rompu). Jésus, Dieu vivant, « celui que le ciel et la terre ne peuvent contenir », est présent dans deux simples morceaux de pain. Nous ne pouvons qu’admirer l’extrême humilité de Dieu qui, pour se faire notre compagnon de route, choisit de se faire notre nourriture et de se rendre présent, non dans un met unique, délicat, rare et délicieux mais dans un simple morceau de pain. Nous ne méditerons jamais assez l’insondable mystère de l’humilité de Dieu.

L’humilité nous rend semblables à Dieu et nous donne d’entrer plus avant en communion avec Lui dans l’Eucharistie. Marie a été la seule à le comprendre et c’est pour cela qu’elle a voulu se faire son humble servante. Demandons-lui de nous obtenir un véritable amour pour Jésus-Christ, mort et ressuscité, réellement présent dans le sacrement de son amour.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

12ème station : Un cœur brûlant d’amour

Les disciples d’Emmaüs, Arcabas (détail)

Méditons

Dans le livre du prophète Isaïe, nous lisons : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Isaïe 55, 10). C’est ce qu’expérimentent les disciples d’Emmaüs : les mots qui sortent de la bouche de Jésus, le Verbe de Dieu, allument en eux le feu de l’amour divin.

Dans la nature, la pluie et la neige sont au commencement du cycle de la vie. Il en est de même de la Parole de Dieu qui est indispensable à la vie de l’âme. Elle a des effets rapides (c’est ce qui se produit dans le cœur des disciples d’Emmaüs) et d’autres qui ne sont pas forcément immédiats. Après la pluie, la terre est abreuvée, comme on peut l’être après avoir entendu la Parole de Dieu ou une bonne homélie (qui en est le prolongement). En même temps, entre le moment où il pleut, celui qui voit germer la semence et celui qui voit le pain sortant du four, il y a tout un processus qui prend du temps, qui semble invisible, mais qui, néanmoins, se réalise.

Souvent, dès les premières gouttes de pluie, on court se mettre à l’abri pour ne surtout pas se mouiller ; c’est aussi, ce que nous avons tendance à faire quand tombe la pluie de la parole de Dieu ou d’une homélie un peu « décapante. » Or, pour que la pluie de la parole de Dieu puisse relancer le cycle de la vie spirituelle et générer en nous des fruits en abondance, il faut au contraire nous laisser mouiller jusqu’au fond de nous-mêmes.

La pluie peut tomber sur la terre de diverses manières : en pluie fine, en bruine, en rosée mais aussi en averse, en bourrasque et même en orage.  Le but de la Parole de Dieu n’est pas de nous conforter dans nos erreurs mais de nous montrer le chemin qui mène à la Vie éternelle : « ce chemin est étroit et semé d’embuches » (c’est pourquoi, peu cherchent à l’emprunter). Aussi, la Parole de Dieu nous dérange-t-elle souvent. Mais c’est précisément parce qu’elle nous dérange qu’elle peut nous stimuler, nous réveiller, nous féconder.

La Parole de Dieu est appelée à lui revenir. Elle a une efficacité par elle-même mais elle a aussi besoin d’être exposée, expliquée et prêchée. La qualité d’une bonne prédication ne se mesure pas d’abord à la clarté de sa structure, la beauté de ses phrases, la logique de ses arguments, la passion de son auteur (même si cela compte) mais à sa capacité de nous remettre en question. Entre le moment où la Parole est prêchée et le moment où elle revient à Dieu, celle-ci est appelée à contribuer à des transformations. Une homélie est bonne si elle suscite des fruits de sainteté chez ses auditeurs : ainsi la Parole aura « réalisé ce pour quoi Dieu l’a envoyée. »

Jésus, le Verbe incarné, est la pluie qui descend sur terre (en s’incarnant dans le sein de Marie), la féconde (par son ministère de trois années) et ensuite s’en retourne à Dieu (le jour de l’ascension) ; dans les disciples d’Emmaüs, elle n’est pas restée sans effet puisque « leur cœur était tout brulant en eux tandis qu’Il leur parlait sur la route. »

Prions

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O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

11ème station : Une âme de désir

Les disciples d’Emmaüs, Wilhelm Steinhausen

Méditons

Personne ne nous aime autant que Jésus. Cet amour nous dépasse complètement, conscients que nous sommes de n’en rien mériter et même d’en être totalement indignes. Mais, Jésus nous aime pour ce que nous sommes et malgré ce que nous sommes. Son amour pour nous ne se résume pas à de belles paroles mais se traduit en actes ; il a donné sa vie pour nous dans sa Passion, qui est une déclaration d’amour personnelle à chaque être humain, et respecte de manière absolue, notre liberté de répondre ou pas à son amour.

Lorsque les disciples d’Emmaüs arrivent au bout du chemin, Jésus fait semblant de s’éloigner et d’emprunter un autre chemin. Certains pourraient voir dans ce geste une simple attitude de politesse alors que dans sa pédagogie, faite autant de prévenance que de délicatesse, Jésus nous rend attentif à un élément essentiel de notre relation à lui. Si dans son amour incommensurable pour nous, il ne demande qu’à nous combler de sa grâce, qu’à nous aider en toute situation et même (ne craignons pas les mots !) qu’à construire notre bonheur (car Lui seul en a le pouvoir !), Il veut néanmoins que ses dons répondent à un désir préalable de notre part. Nous pouvons tout obtenir de lui mais il nous faut le lui demander.

La prière est à la base de tout : elle nous fait désirer, puis demander à Jésus ce qu’Il veut nous donner. En Lui accordant notre confiance, en Le laissant nous mener là où Il veut, nous avons toujours raison car les grâces qu’Il nous accorde, sont toujours plus grandes, plus salutaires que toutes celles que, dans notre médiocrité, nous pourrions Lui demander. Si les disciples d’Emmaüs n’avaient pas eu la hardiesse de demander au voyageur de rester avec eux, ils n’auraient pas pu accueillir la grâce insigne que Jésus leur fera une fois dans l’auberge : la foi en lui réellement présent dans l’Eucharistie.

Prier, c’est être conscient de trois choses : la première est notre néant de créature totalement dépendante de Dieu et de son amour pour nous ; la seconde est que nous sommes des êtres libres qui, à chaque instant, doivent choisir librement d’accueillir le Règne de Dieu ; la troisième est que Jésus veut que nous lui fassions l’aumône de tout l’amour dont nous sommes capables.

La sainteté est affaire de désir car « on obtient de Dieu autant qu’on en espère » (sainte Thérèse de Lisieux). Les saints ont tous été des âmes de désir. Pour devenir des saints à notre tour, demandons à Marie de creuser en nous le désir de le devenir.

Prions

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O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

10ème station : Reste avec nous, Seigneur.

Reste avec nous Seigneur, Joseph von Fuhrich

Méditons

Les pèlerins d’Emmaüs étaient en proie à de tristes pensées en revenant de Jérusalem ; en fait, les taraudaient les mêmes pensées que celles qui nous rongent lorsque nous essuyons un échec cuisant ou réalisons que nous nous sommes trompés sur le compte de notre meilleur ami.

En effet, tout porte à croire que les pèlerins d’Emmaüs étaient au nombre des disciples de Jésus et que leur rencontre avec Lui a changé leur vie en lui donnant un sens nouveau, si bien qu’ils ont quitté leur famille, leur travail, toute leur existence pour le suivre. Probablement qu’ils se sont enthousiasmés pour son enseignement et ont véritablement cru qu’il est l’envoyé de Dieu. Le problème est que le « Messie souffrant » ne correspond pas à l’image qu’ils se font du libérateur d’Israël ;  Jésus n’est pas le monarque puissant qui, dans un accès de fureur divine, boute les romains hors de Palestine mais un roi dont la puissance est l’amour, dont le trône est la croix, dont la couronne est faite d’épines et dont la devise est : « aimez-vous les uns , les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).

La Passion de Jésus a profondément ébranlé les pèlerins d’Emmaüs, si bien que maintenant que le Maître est mort, ils ne voient plus de sens dans son enseignement et se laissent dominer par la peur de finir comme lui : sur un gibet. Pour eux, l’aventure avec Jésus est terminée puisqu’ils l’ont vu mourir sur la Croix. Cette mort injuste (ils le reconnaissent) ne saurait être le point de départ d’un règne spirituel sans fin fondé sur l’amour de Dieu et du prochain, surtout si l’on considère que les menaces tant des Romains que des Juifs, elles, sont bien réelles. Il est plus sage, pensent-t-ils, de rentrer chez eux, de repartir là d‘où ils sont partis. Le discours des femmes, de Marie-Madeleine en particulier, affirmant que Jésus est ressuscité, ne parvient pas à les rasséréner. Au contraire, leurs allégations augmentent leur méfiance et les renforcent dans l’idée qu’à présent il faut s’éloigner de Jérusalem.

Pourtant, au fond d’eux-mêmes, subsiste le sentiment que Jésus disait vrai, que ses paroles étaient d’origine divine car elles résonnaient en eux comme aucun discours humain ne l’avait fait jusqu’à présent : elles donnaient un sens à leur vie et comblaient ainsi un besoin profond de connaitre et d’aimer Dieu. Leur rencontre avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs va juguler leur découragement et raviver leur espérance. En effet, les explications de Jésus sur les prophéties le concernant, sur ses annonces de la résurrection (« Détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai » (Jean 2, 19)) vont petit à petit faire briller dans leur âme la lumière de la Parole divine, avoir raison de la dureté de leur cœur et leur ouvrir les yeux de la foi.

Jésus est pour les pèlerins d’Emmaüs comme la première lueur du matin après une longue nuit d’angoisse, comme le premier rayon de soleil après une interminable période de grisaille. L’espérance qu’Il ravive dans leur âme, fait naître dans leur cœur un profond désir de pleine lumière qui les porte à insister auprès du voyageur pour qu’il reste avec eux. Dans cette prière suppliante s’exprime toute notre pauvreté humaine, notre profond besoin de Jésus, de sa présence à nos côtés, de son soutien, de sa force, de sa grâce, de sa puissance de résurrection… « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5) a-t-il dit un jour et c’est ce qu’expérimentent les disciples d’Emmaüs, c’est ce que nous vivons chaque jour : sans Jésus, nous ne sommes que faiblesse, que lâcheté, que misère, pas même capables de tenir une bonne résolution.

« A qui irions-nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6,68) demande Pierre. Oui, à qui irions-nous, si ce n’est à Jésus ? Lui seul a les paroles de vie qui comblent notre esprit fait pour l’infini. Oui, les paroles de Jésus nous apportent la paix de Dieu dans les moments de trouble et d’angoisse, nous donnent la plénitude de la joie au milieu des souffrances, la force lorsque nous sombrons dans la crainte ou le découragement, nous rendent libres parce qu’elles ouvrent la voie à la Vérité.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

9ème station : le Christ ressuscité et les prophètes de l’Ancien Testament

La Transfiguration, Fra Angelico (Jésus est entouré de Moïse et d’Elie ; à ses pieds : Pierre, Jacques et Jean ; de part et d’autre, la Sainte Vierge et saint Dominique).

Méditons

Jésus est le Messie annoncé dans les Ecritures ; tout ce que les prophètes ont dit sur le Sauveur d’Israël trouve son accomplissement en Lui. Aussi, les évangélistes ne cessent-ils de se reporter aux prophéties de l’Ancien Testament pour démontrer que Jésus est l’envoyé de Dieu et qu’Il est, sans doute aucun, le Messie tant attendu.  Les prophéties correspondent tellement à Jésus qu’elles prouvent indubitablement qu’il est le Messie et que son enseignement est d’origine divine.

L’Ancien Testament se déroule à nous comme une lente progression vers Jésus, le Sauveur, le Fils de la promesse. Cela commence avec la chute d’Adam et Eve, dans le jardin d’Eden : « Je mettrai une inimitié entre la femme et toi ; entre sa descendance et la tienne », dit le Père. Jésus est la descendance de « la femme », le Fils de Marie, l’enfant de la promesse. Adam et Eve avaient à peine désobéi, trompés par l’antique serpent, que Dieu était déjà décidé à ne pas les abandonner à leur sort et à les rétablir dans leur dignité d’enfant de Dieu. Le propre de Dieu est de sauver l’homme ; aussi le Rédempteur s’appelle-t-il Jésus, c’est-à-dire « Dieu sauve. »

Dans le livre de l’Exode, nous voyons que les enfants des hébreux sont épargnés par l’ange exterminateur lorsque les linteaux de leurs portes sont recouverts du sang d’un agneau sans défaut (allusion au sang rédempteur versé sur la Croix par Jésus, l’agneau sans tache), qu’ils suivent une colonne de nuée qui les guide hors d’Egypte vers la terre promise, c’est-à-dire de l’esclavage vers la liberté (symbole du Christ qui conduit les sauvés de l’esclavage du péché vers la liberté des enfants de Dieu), qu’ils sont guéris de blessures mortelles lorsqu’ils regardent vers le serpent d’airain (allusion à Jésus crucifié qui, par son offrande de lui-même, nous guérit de nos péchés), qu’ils  sont nourris par la manne dans le désert (allusion à la multiplication des pains et à l’Eucharistie, mémorial de Passion et de la Résurrection de Jésus)…

Les psaumes de David regorgent d’allusions sans équivoques à la Passion de Jésus et bien des épisodes de l’Ancien Testament annoncent très clairement le Sauveur. Isaïe a annoncé toute la Passion de Jésus et a même détaillé ses tortures ; il a annoncé que par son sacrifice, Il sauvera l’homme pécheur. Jonas, qui est resté trois jours dans le ventre de la baleine, est la figure même du Messie qui reste captif de la mort et ressuscite après trois jours. Enfin, Jean-Baptiste, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament  a désigné Jésus comme l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.

A Jésus aboutit et en lui se réalise tout l’Ancien Testament. C’est le sens de la présence de Moïse et d’Elie autour de Jésus, le jour de la Transfiguration qui annonce la Résurrection. Jésus le dira lui-même : « N’allez pas croire que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu abolir mais accomplir » (Matthieu 5,17).

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

8ème station : Une certaine idée du Messie

Le nouvel Adam et la nouvelle Eve, mosaïque d’Aletti

Méditons

Comme les Apôtres, les disciples et tout le peuple d’Israël, les pèlerins d’Emmaüs se sont trompés sur la nature de la royauté de Jésus et c’est la raison pour laquelle ils doutent à présent de la véracité du récit des femmes, qui affirment avoir vu le Christ ressuscité. De partout, on attendait un Messie qui soit un roi selon la nature humaine. Or, dans la pensée de Dieu, la reconstruction d’Israël n’est pas limitée (comme elle l’est en nous.) dans le temps, dans l’espace et dans les moyens.

Contrairement à la royauté humaine, celle de Jésus est éternelle ; elle est destinée à traverser le temps et même, à échapper au temps. Bien des puissants ont existé et ont décidé, d’un regard, d’un geste, du destin de peuples entiers. De tous ces puissants, que reste-t-il ? Rien, si ce n’est un souvenir, et encore… La royauté de Jésus est éternelle ; elle est appelée à grandir à mesure que grandit le royaume de Dieu c’est-à-dire le nombre des sauvés.

Israël pensait que le Messie serait l’un des leurs et que par conséquent il lui appartiendrait ; par Lui, les Romains seraient renvoyés chez eux après avoir été défaits et humiliés, Israël serait une très grande nation amenée à dominer le monde (à la manière des Romains dont ils combattent la domination…) et à imposer partout le culte du « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Or, dans la pensée de Dieu, Israël ne se limite pas à des frontières géographiques mais rassemble tous les hommes, descendants d’Abraham par la foi, qu’Il a créés, rachetés et sanctifiés. Si Jésus avait été conforme à l’image que les Juifs se faisaient du Messie, comment aurait-il pu rassembler tous les peuples, en faire un unique royaume sans répandre des fleuves de sang et sans les assujettir tous par de cruelles oppressions d’armes ; et comment aurait-il pu être en même temps le roi pacifique dont parlent les prophètes ?

Pour établir son royaume, Jésus, roi pacifique, ne choisit pas un moyen humain, l’oppression, mais un moyen surhumain : l’amour. Le premier est toujours limité car les peuples finissent toujours par se révolter contre l’oppresseur. Le second est illimité parce que l’amour est aimé ou, s’il ne l’est pas, il est tourné en dérision ; mais comme c’est une chose spirituelle, il ne peut jamais être attaqué directement. Et Dieu qui est infini, veut des moyens  qui soient comme Lui. Il veut ce qui n’est pas limité car Il est éternel. La royauté la plus élevée est celle de Dieu et le Messie ne peut donc avoir qu’une royauté qui réponde en tous points à celle de Dieu dont Il est l’envoyé.

La seule qui ait vraiment compris qui est Jésus, c’est Marie, l’humble servante qui « retenait toutes paroles les méditant dans son cœur » : Jésus est un roi serviteur qui règne par l’amour. C’est pour cela que contrairement aux Apôtres et aux disciples, elle n’a pas perdu la foi lors de la Passion de Jésus et qu’elle se tient debout sous la croix du Sauveur.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

7ème station : les disciples d’Emmaüs

Les disciples d’Emmaüs, mosaïque d’Aletti

Méditons

Sans la Résurrection notre foi est vaine nous dit saint Paul. En effet, la fête de pâques est le centre de toute l’année liturgique et, comme l’écrit saint Augustin, « la veillée pascale est la mère de toutes les veillées, de toutes les liturgies. » Les disciples d’Emmaüs vont vivre une vigile pascale célébrée par Jésus Lui-même.

Ces deux disciples, après la mort de Jésus sur la croix, décident de s’éloigner de Jérusalem et de retourner à leur vie d’avant. Ils étaient sans doute de bons disciples qui avaient suivi Jésus, qui avaient peut-être même prêché en son nom. Mais après sa mort violente, ils pensent que tout est fini, que l’aventure avec lui est terminée. Aussi, préfèrent-ils s’éloigner du groupe des autres disciples et des Apôtres estimant que rester à Jérusalem, c’est s’exposer inutilement à des histoires avec le Sanhedrin ou avec les Romains. Jésus va se révéler à eux avec une pédagogie exquise, et ouvrir leur intelligence aux mystères des Ecritures ; puis il répète le geste de la fraction du pain qui leur ouvre les yeux de la foi. Comme les femmes, qui rencontrent Jésus au tombeau, ils sont alors remplis de joie et retournent immédiatement vers les autres pour partager la bonne nouvelle de la résurrection.

Nous pouvons tous nous reconnaître dans les disciples d’Emmaüs. En effet, la vie est ainsi faite qu’elle nous amène à traverser des épreuves parfois crucifiantes, où tout ce qui est important pour nous semble ne plus avoir de sens. Mais Jésus ne nous abandonne jamais et nous rejoint là où nous sommes c’est-à-dire jusque dans notre misère. Il est là, même si nous ne le voyons pas et plus agissant que ne le serait le meilleur des amis. Par l’exemple des disciples d’Emmaüs, Jésus nous invite à le rejoindre là où il est toujours présent, de manière spéciale, à savoir dans la Parole de Dieu et dans l’Eucharistie.

Par sa mort sur la croix et sa résurrection, Jésus donne un sens à toutes nos épreuves, à toutes nos souffrances : Il est le seul à pouvoir le faire. Que Marie, Notre-Dame de fidélité, nous donne de ne jamais nous détourner de Lui.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.