12ème station : Un cœur brûlant d’amour

Les disciples d’Emmaüs, Arcabas (détail)

Méditons

Dans le livre du prophète Isaïe, nous lisons : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Isaïe 55, 10). C’est ce qu’expérimentent les disciples d’Emmaüs : les mots qui sortent de la bouche de Jésus, le Verbe de Dieu, allument en eux le feu de l’amour divin.

Dans la nature, la pluie et la neige sont au commencement du cycle de la vie. Il en est de même de la Parole de Dieu qui est indispensable à la vie de l’âme. Elle a des effets rapides (c’est ce qui se produit dans le cœur des disciples d’Emmaüs) et d’autres qui ne sont pas forcément immédiats. Après la pluie, la terre est abreuvée, comme on peut l’être après avoir entendu la Parole de Dieu ou une bonne homélie (qui en est le prolongement). En même temps, entre le moment où il pleut, celui qui voit germer la semence et celui qui voit le pain sortant du four, il y a tout un processus qui prend du temps, qui semble invisible, mais qui, néanmoins, se réalise.

Souvent, dès les premières gouttes de pluie, on court se mettre à l’abri pour ne surtout pas se mouiller ; c’est aussi, ce que nous avons tendance à faire quand tombe la pluie de la parole de Dieu ou d’une homélie un peu « décapante. » Or, pour que la pluie de la parole de Dieu puisse relancer le cycle de la vie spirituelle et générer en nous des fruits en abondance, il faut au contraire nous laisser mouiller jusqu’au fond de nous-mêmes.

La pluie peut tomber sur la terre de diverses manières : en pluie fine, en bruine, en rosée mais aussi en averse, en bourrasque et même en orage.  Le but de la Parole de Dieu n’est pas de nous conforter dans nos erreurs mais de nous montrer le chemin qui mène à la Vie éternelle : « ce chemin est étroit et semé d’embuches » (c’est pourquoi, peu cherchent à l’emprunter). Aussi, la Parole de Dieu nous dérange-t-elle souvent. Mais c’est précisément parce qu’elle nous dérange qu’elle peut nous stimuler, nous réveiller, nous féconder.

La Parole de Dieu est appelée à lui revenir. Elle a une efficacité par elle-même mais elle a aussi besoin d’être exposée, expliquée et prêchée. La qualité d’une bonne prédication ne se mesure pas d’abord à la clarté de sa structure, la beauté de ses phrases, la logique de ses arguments, la passion de son auteur (même si cela compte) mais à sa capacité de nous remettre en question. Entre le moment où la Parole est prêchée et le moment où elle revient à Dieu, celle-ci est appelée à contribuer à des transformations. Une homélie est bonne si elle suscite des fruits de sainteté chez ses auditeurs : ainsi la Parole aura « réalisé ce pour quoi Dieu l’a envoyée. »

Jésus, le Verbe incarné, est la pluie qui descend sur terre (en s’incarnant dans le sein de Marie), la féconde (par son ministère de trois années) et ensuite s’en retourne à Dieu (le jour de l’ascension) ; dans les disciples d’Emmaüs, elle n’est pas restée sans effet puisque « leur cœur était tout brulant en eux tandis qu’Il leur parlait sur la route. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

11ème station : Une âme de désir

Les disciples d’Emmaüs, Wilhelm Steinhausen

Méditons

Personne ne nous aime autant que Jésus. Cet amour nous dépasse complètement, conscients que nous sommes de n’en rien mériter et même d’en être totalement indignes. Mais, Jésus nous aime pour ce que nous sommes et malgré ce que nous sommes. Son amour pour nous ne se résume pas à de belles paroles mais se traduit en actes ; il a donné sa vie pour nous dans sa Passion, qui est une déclaration d’amour personnelle à chaque être humain, et respecte de manière absolue, notre liberté de répondre ou pas à son amour.

Lorsque les disciples d’Emmaüs arrivent au bout du chemin, Jésus fait semblant de s’éloigner et d’emprunter un autre chemin. Certains pourraient voir dans ce geste une simple attitude de politesse alors que dans sa pédagogie, faite autant de prévenance que de délicatesse, Jésus nous rend attentif à un élément essentiel de notre relation à lui. Si dans son amour incommensurable pour nous, il ne demande qu’à nous combler de sa grâce, qu’à nous aider en toute situation et même (ne craignons pas les mots !) qu’à construire notre bonheur (car Lui seul en a le pouvoir !), Il veut néanmoins que ses dons répondent à un désir préalable de notre part. Nous pouvons tout obtenir de lui mais il nous faut le lui demander.

La prière est à la base de tout : elle nous fait désirer, puis demander à Jésus ce qu’Il veut nous donner. En Lui accordant notre confiance, en Le laissant nous mener là où Il veut, nous avons toujours raison car les grâces qu’Il nous accorde, sont toujours plus grandes, plus salutaires que toutes celles que, dans notre médiocrité, nous pourrions Lui demander. Si les disciples d’Emmaüs n’avaient pas eu la hardiesse de demander au voyageur de rester avec eux, ils n’auraient pas pu accueillir la grâce insigne que Jésus leur fera une fois dans l’auberge : la foi en lui réellement présent dans l’Eucharistie.

Prier, c’est être conscient de trois choses : la première est notre néant de créature totalement dépendante de Dieu et de son amour pour nous ; la seconde est que nous sommes des êtres libres qui, à chaque instant, doivent choisir librement d’accueillir le Règne de Dieu ; la troisième est que Jésus veut que nous lui fassions l’aumône de tout l’amour dont nous sommes capables.

La sainteté est affaire de désir car « on obtient de Dieu autant qu’on en espère » (sainte Thérèse de Lisieux). Les saints ont tous été des âmes de désir. Pour devenir des saints à notre tour, demandons à Marie de creuser en nous le désir de le devenir.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

10ème station : Reste avec nous, Seigneur.

Reste avec nous Seigneur, Joseph von Fuhrich

Méditons

Les pèlerins d’Emmaüs étaient en proie à de tristes pensées en revenant de Jérusalem ; en fait, les taraudaient les mêmes pensées que celles qui nous rongent lorsque nous essuyons un échec cuisant ou réalisons que nous nous sommes trompés sur le compte de notre meilleur ami.

En effet, tout porte à croire que les pèlerins d’Emmaüs étaient au nombre des disciples de Jésus et que leur rencontre avec Lui a changé leur vie en lui donnant un sens nouveau, si bien qu’ils ont quitté leur famille, leur travail, toute leur existence pour le suivre. Probablement qu’ils se sont enthousiasmés pour son enseignement et ont véritablement cru qu’il est l’envoyé de Dieu. Le problème est que le « Messie souffrant » ne correspond pas à l’image qu’ils se font du libérateur d’Israël ;  Jésus n’est pas le monarque puissant qui, dans un accès de fureur divine, boute les romains hors de Palestine mais un roi dont la puissance est l’amour, dont le trône est la croix, dont la couronne est faite d’épines et dont la devise est : « aimez-vous les uns , les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).

La Passion de Jésus a profondément ébranlé les pèlerins d’Emmaüs, si bien que maintenant que le Maître est mort, ils ne voient plus de sens dans son enseignement et se laissent dominer par la peur de finir comme lui : sur un gibet. Pour eux, l’aventure avec Jésus est terminée puisqu’ils l’ont vu mourir sur la Croix. Cette mort injuste (ils le reconnaissent) ne saurait être le point de départ d’un règne spirituel sans fin fondé sur l’amour de Dieu et du prochain, surtout si l’on considère que les menaces tant des Romains que des Juifs, elles, sont bien réelles. Il est plus sage, pensent-t-ils, de rentrer chez eux, de repartir là d‘où ils sont partis. Le discours des femmes, de Marie-Madeleine en particulier, affirmant que Jésus est ressuscité, ne parvient pas à les rasséréner. Au contraire, leurs allégations augmentent leur méfiance et les renforcent dans l’idée qu’à présent il faut s’éloigner de Jérusalem.

Pourtant, au fond d’eux-mêmes, subsiste le sentiment que Jésus disait vrai, que ses paroles étaient d’origine divine car elles résonnaient en eux comme aucun discours humain ne l’avait fait jusqu’à présent : elles donnaient un sens à leur vie et comblaient ainsi un besoin profond de connaitre et d’aimer Dieu. Leur rencontre avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs va juguler leur découragement et raviver leur espérance. En effet, les explications de Jésus sur les prophéties le concernant, sur ses annonces de la résurrection (« Détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai » (Jean 2, 19)) vont petit à petit faire briller dans leur âme la lumière de la Parole divine, avoir raison de la dureté de leur cœur et leur ouvrir les yeux de la foi.

Jésus est pour les pèlerins d’Emmaüs comme la première lueur du matin après une longue nuit d’angoisse, comme le premier rayon de soleil après une interminable période de grisaille. L’espérance qu’Il ravive dans leur âme, fait naître dans leur cœur un profond désir de pleine lumière qui les porte à insister auprès du voyageur pour qu’il reste avec eux. Dans cette prière suppliante s’exprime toute notre pauvreté humaine, notre profond besoin de Jésus, de sa présence à nos côtés, de son soutien, de sa force, de sa grâce, de sa puissance de résurrection… « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5) a-t-il dit un jour et c’est ce qu’expérimentent les disciples d’Emmaüs, c’est ce que nous vivons chaque jour : sans Jésus, nous ne sommes que faiblesse, que lâcheté, que misère, pas même capables de tenir une bonne résolution.

« A qui irions-nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6,68) demande Pierre. Oui, à qui irions-nous, si ce n’est à Jésus ? Lui seul a les paroles de vie qui comblent notre esprit fait pour l’infini. Oui, les paroles de Jésus nous apportent la paix de Dieu dans les moments de trouble et d’angoisse, nous donnent la plénitude de la joie au milieu des souffrances, la force lorsque nous sombrons dans la crainte ou le découragement, nous rendent libres parce qu’elles ouvrent la voie à la Vérité.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

9ème station : le Christ ressuscité et les prophètes de l’Ancien Testament

La Transfiguration, Fra Angelico (Jésus est entouré de Moïse et d’Elie ; à ses pieds : Pierre, Jacques et Jean ; de part et d’autre, la Sainte Vierge et saint Dominique).

Méditons

Jésus est le Messie annoncé dans les Ecritures ; tout ce que les prophètes ont dit sur le Sauveur d’Israël trouve son accomplissement en Lui. Aussi, les évangélistes ne cessent-ils de se reporter aux prophéties de l’Ancien Testament pour démontrer que Jésus est l’envoyé de Dieu et qu’Il est, sans doute aucun, le Messie tant attendu.  Les prophéties correspondent tellement à Jésus qu’elles prouvent indubitablement qu’il est le Messie et que son enseignement est d’origine divine.

L’Ancien Testament se déroule à nous comme une lente progression vers Jésus, le Sauveur, le Fils de la promesse. Cela commence avec la chute d’Adam et Eve, dans le jardin d’Eden : « Je mettrai une inimitié entre la femme et toi ; entre sa descendance et la tienne », dit le Père. Jésus est la descendance de « la femme », le Fils de Marie, l’enfant de la promesse. Adam et Eve avaient à peine désobéi, trompés par l’antique serpent, que Dieu était déjà décidé à ne pas les abandonner à leur sort et à les rétablir dans leur dignité d’enfant de Dieu. Le propre de Dieu est de sauver l’homme ; aussi le Rédempteur s’appelle-t-il Jésus, c’est-à-dire « Dieu sauve. »

Dans le livre de l’Exode, nous voyons que les enfants des hébreux sont épargnés par l’ange exterminateur lorsque les linteaux de leurs portes sont recouverts du sang d’un agneau sans défaut (allusion au sang rédempteur versé sur la Croix par Jésus, l’agneau sans tache), qu’ils suivent une colonne de nuée qui les guide hors d’Egypte vers la terre promise, c’est-à-dire de l’esclavage vers la liberté (symbole du Christ qui conduit les sauvés de l’esclavage du péché vers la liberté des enfants de Dieu), qu’ils sont guéris de blessures mortelles lorsqu’ils regardent vers le serpent d’airain (allusion à Jésus crucifié qui, par son offrande de lui-même, nous guérit de nos péchés), qu’ils  sont nourris par la manne dans le désert (allusion à la multiplication des pains et à l’Eucharistie, mémorial de Passion et de la Résurrection de Jésus)…

Les psaumes de David regorgent d’allusions sans équivoques à la Passion de Jésus et bien des épisodes de l’Ancien Testament annoncent très clairement le Sauveur. Isaïe a annoncé toute la Passion de Jésus et a même détaillé ses tortures ; il a annoncé que par son sacrifice, Il sauvera l’homme pécheur. Jonas, qui est resté trois jours dans le ventre de la baleine, est la figure même du Messie qui reste captif de la mort et ressuscite après trois jours. Enfin, Jean-Baptiste, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament  a désigné Jésus comme l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.

A Jésus aboutit et en lui se réalise tout l’Ancien Testament. C’est le sens de la présence de Moïse et d’Elie autour de Jésus, le jour de la Transfiguration qui annonce la Résurrection. Jésus le dira lui-même : « N’allez pas croire que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu abolir mais accomplir » (Matthieu 5,17).

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

8ème station : Une certaine idée du Messie

Le nouvel Adam et la nouvelle Eve, mosaïque d’Aletti

Méditons

Comme les Apôtres, les disciples et tout le peuple d’Israël, les pèlerins d’Emmaüs se sont trompés sur la nature de la royauté de Jésus et c’est la raison pour laquelle ils doutent à présent de la véracité du récit des femmes, qui affirment avoir vu le Christ ressuscité. De partout, on attendait un Messie qui soit un roi selon la nature humaine. Or, dans la pensée de Dieu, la reconstruction d’Israël n’est pas limitée (comme elle l’est en nous.) dans le temps, dans l’espace et dans les moyens.

Contrairement à la royauté humaine, celle de Jésus est éternelle ; elle est destinée à traverser le temps et même, à échapper au temps. Bien des puissants ont existé et ont décidé, d’un regard, d’un geste, du destin de peuples entiers. De tous ces puissants, que reste-t-il ? Rien, si ce n’est un souvenir, et encore… La royauté de Jésus est éternelle ; elle est appelée à grandir à mesure que grandit le royaume de Dieu c’est-à-dire le nombre des sauvés.

Israël pensait que le Messie serait l’un des leurs et que par conséquent il lui appartiendrait ; par Lui, les Romains seraient renvoyés chez eux après avoir été défaits et humiliés, Israël serait une très grande nation amenée à dominer le monde (à la manière des Romains dont ils combattent la domination…) et à imposer partout le culte du « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Or, dans la pensée de Dieu, Israël ne se limite pas à des frontières géographiques mais rassemble tous les hommes, descendants d’Abraham par la foi, qu’Il a créés, rachetés et sanctifiés. Si Jésus avait été conforme à l’image que les Juifs se faisaient du Messie, comment aurait-il pu rassembler tous les peuples, en faire un unique royaume sans répandre des fleuves de sang et sans les assujettir tous par de cruelles oppressions d’armes ; et comment aurait-il pu être en même temps le roi pacifique dont parlent les prophètes ?

Pour établir son royaume, Jésus, roi pacifique, ne choisit pas un moyen humain, l’oppression, mais un moyen surhumain : l’amour. Le premier est toujours limité car les peuples finissent toujours par se révolter contre l’oppresseur. Le second est illimité parce que l’amour est aimé ou, s’il ne l’est pas, il est tourné en dérision ; mais comme c’est une chose spirituelle, il ne peut jamais être attaqué directement. Et Dieu qui est infini, veut des moyens  qui soient comme Lui. Il veut ce qui n’est pas limité car Il est éternel. La royauté la plus élevée est celle de Dieu et le Messie ne peut donc avoir qu’une royauté qui réponde en tous points à celle de Dieu dont Il est l’envoyé.

La seule qui ait vraiment compris qui est Jésus, c’est Marie, l’humble servante qui « retenait toutes paroles les méditant dans son cœur » : Jésus est un roi serviteur qui règne par l’amour. C’est pour cela que contrairement aux Apôtres et aux disciples, elle n’a pas perdu la foi lors de la Passion de Jésus et qu’elle se tient debout sous la croix du Sauveur.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

7ème station : les disciples d’Emmaüs

Les disciples d’Emmaüs, mosaïque d’Aletti

Méditons

Sans la Résurrection notre foi est vaine nous dit saint Paul. En effet, la fête de pâques est le centre de toute l’année liturgique et, comme l’écrit saint Augustin, « la veillée pascale est la mère de toutes les veillées, de toutes les liturgies. » Les disciples d’Emmaüs vont vivre une vigile pascale célébrée par Jésus Lui-même.

Ces deux disciples, après la mort de Jésus sur la croix, décident de s’éloigner de Jérusalem et de retourner à leur vie d’avant. Ils étaient sans doute de bons disciples qui avaient suivi Jésus, qui avaient peut-être même prêché en son nom. Mais après sa mort violente, ils pensent que tout est fini, que l’aventure avec lui est terminée. Aussi, préfèrent-ils s’éloigner du groupe des autres disciples et des Apôtres estimant que rester à Jérusalem, c’est s’exposer inutilement à des histoires avec le Sanhedrin ou avec les Romains. Jésus va se révéler à eux avec une pédagogie exquise, et ouvrir leur intelligence aux mystères des Ecritures ; puis il répète le geste de la fraction du pain qui leur ouvre les yeux de la foi. Comme les femmes, qui rencontrent Jésus au tombeau, ils sont alors remplis de joie et retournent immédiatement vers les autres pour partager la bonne nouvelle de la résurrection.

Nous pouvons tous nous reconnaître dans les disciples d’Emmaüs. En effet, la vie est ainsi faite qu’elle nous amène à traverser des épreuves parfois crucifiantes, où tout ce qui est important pour nous semble ne plus avoir de sens. Mais Jésus ne nous abandonne jamais et nous rejoint là où nous sommes c’est-à-dire jusque dans notre misère. Il est là, même si nous ne le voyons pas et plus agissant que ne le serait le meilleur des amis. Par l’exemple des disciples d’Emmaüs, Jésus nous invite à le rejoindre là où il est toujours présent, de manière spéciale, à savoir dans la Parole de Dieu et dans l’Eucharistie.

Par sa mort sur la croix et sa résurrection, Jésus donne un sens à toutes nos épreuves, à toutes nos souffrances : Il est le seul à pouvoir le faire. Que Marie, Notre-Dame de fidélité, nous donne de ne jamais nous détourner de Lui.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

6ème station : La chronologie des apparitions de Jésus

Le Christ ressuscité, Fra Angelico

Méditons

Jésus ressuscité s’est manifesté à maintes reprises, en diverses circonstances et à de nombreuses personnes. Ces apparitions de Jésus semblent respecter une parfaite cohérence à partir de laquelle on peut déduire quelles sont celles qui ne sont pas rapportées dans les évangiles. En Marie-Madeleine (la première à voir Jésus.) Jésus se manifeste à ceux qui lui ont fidèles dans la Passion, dans les disciples d’Emmaüs à ceux qui l’ont suivi mais n’ont pas la foi, dans les Apôtres à ses élus qui l’ont abandonné mais s’en repentent.

Sous la croix de Jésus se tenaient Marie, Mère de Jésus, la sœur de sa mère ainsi que Marie-Madeleine, Jean et très probablement encore d’autres disciples ; au péril de leur vie, ils sont restés fidèles au Maître. En effet, au matin de pâques, les femmes se rendent au tombeau de Jésus avec Marie-Madeleine en tête, pour terminer ce qui avait été commencé en hâte lors de la mise au sépulcre du Vendredi-saint ; on peut donc penser qu’il s’agit des mêmes personnes, sans les hommes néanmoins. En se manifestant à Marie-Madeleine et aux femmes qui l’accompagnent, Jésus récompense l’amour fidèle de tous ceux (plutôt de celles) qui, bravant tous les dangers, l’ont suivi jusque sur le Calvaire. Parmi elles, Marie, sa Mère, se détache car elle surpasse les mérites de tous les protagonistes que ce soit par son amour, par sa fidélité et surtout par sa foi, que contrairement à tous les autres, elle n’a jamais perdue. Elle ne se trouve pas dans le groupe des femmes qui se rendent au sépulcre (alors que plus que personne, elle y aurait sa place) et pour cause, elle ne veut pas ensevelir son Fils car à cette heure, elle l’a déjà vu vivant et glorieux.

Après, Marie, celles qui ont le plus aimé Jésus et le lui ont prouvé lors de sa Passion, sont Marie-Madeleine la pécheresse, et les autres femmes. Elles sont les premières à voir Jésus, qui les comble avec le don de la foi car on ne reconnait Jésus qu’avec la foi, les yeux de l’âme. Si, ne sont nommées en ce matin de pâques que Marie-Madeleine et l’autre Marie cela ne signifie pas qu’elles n’aient pas été plus nombreuses ; il y a même lieu de penser que celles qui étaient là le Vendredi-saint, sont toutes revenues ce dimanche matin et voient aussi Jésus ressuscité.

Jean a été fidèle à Jésus jusqu’au bout et a soutenu Marie dans l’épreuve. Il ne fait pas partie du groupe de ceux qui voient Jésus en premier mais il n’est pas en reste, bien au contraire ; il est comblé du don de la foi sans avoir vu le Maître des yeux de son corps mortel. C’est un grand signe d’élection car en cela, il rejoint Marie qui elle a toujours cru, mêmes quand les apparences étaient contraires. Marie et Jean partagent une caractéristique commune : ils sont purs.

Les disciples d’Emmaüs représentent le groupe des hommes de bonne volonté à qui il manque la foi. Ces disciples ont suivi le Maître, ont entendu ses paroles, ont vu en lui le Messie mais n’ont pas encore reçu l’Esprit-Saint et notamment le don de science qui permet de voir au-delà des apparences. Jésus va changer tout cela lors de leur rencontre sur le chemin d’Emmaüs.

Les derniers à voir Jésus ressuscité sont les Apôtres. Jésus, les a choisis, ils ont vécu avec lui pendant trois années ; ils ont vu ses miracles, entendus ses paroles, ses annonces sur la Passion ; Pierre et Jacques ont même assisté à la Transfiguration… Pourtant, hormis Jean, tous ont trahi ou abandonné Jésus lors de la Passion. Ils ont été comblés de bienfaits et de grâces par Jésus et cela n’a pas suffi pour les engager à la fidélité. Sous la croix où devraient se trouver les mêmes personnes que celles qu’on trouvera au cénacle le jour de la Pentecôte (Marie et les douze Apôtres.), on ne voit que Marie, Jean et quelques femmes dont une pécheresse notoire. Les premières paroles de Jésus ressuscité aux Apôtres furent pour leur pardonner : « la paix soit avec vous » (Jean 20, 21), leur dira-t-il. Sa miséricorde est infinie mais elle ne saurait contredire sa justice. Aussi, eux, les élus, doivent-ils apprendre en dernier, d’abord par une femme, pécheresse de surcroit, puis par les disciples d’Emmaüs, que Jésus est ressuscité.

De ces quelques considérations, on peut déduire d’une part que les manifestations du Christ ressuscité suivent une véritable cohérence et d’autre part que la miséricorde de Jésus est pour tous les hommes mais qu’elle ne s’exerce pas au détriment de sa justice. En effet, dans sa miséricorde, Jésus nous comble de ses dons en abondance (et même en surabondance.) mais dans sa justice, Il ne nous récompense que sur l’usage que nous en aurons fait.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

5ème station : Marie Madeleine rencontre Jésus ressuscité

Noli me tangere (Ne me touche pas), Fra Angelico

Méditons

On trouve bien des similitudes entre le cantique des cantiques et la scène de la rencontre de Jésus avec Marie-Madeleine. En effet, dans le cantique des cantiques, la bien-aimée cherche dans la nuit « celui que son cœur aime » et elle ne le trouve pas ; Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus de bon matin, alors qu’il fait encore sombre et constate la disparition de son corps. Plus loin, dans le cantique des cantiques la bien-aimée rencontre des gardes car elle est errante dans la ville à la recherche de l’être aimé et elle leur dit : « N’avez-vous pas vu celui que mon cœur aime ? » Marie-Madeleine rencontre les anges qui gardent le tombeau vide et elle leur dit : « Ne savez-vous pas où on a mis mon Seigneur ? » Dans le Cantique des cantiques, aussitôt après avoir dépassé les gardes, la « bien-aimée » rencontre « celui que son cœur aime » et elle l’étreint parce qu’elle est transportée de joie de retrouver celui qu’elle croyait avoir perdu ; dans l’évangile, aussitôt après avoir reçu des anges une réponse, Ma­rie-Madeleine se retourne et voit « Celui que son cœur aime. » Aussitôt, elle se jette à ses pieds pour les étreindre et dit : « rabbouni » : dans ce cri, il y a tout son cœur.

Marie-Madeleine, la « ressuscitée » à la grâce est la première à contempler la grâce ressuscitée. Si, d’abord, elle ne reconnaît pas Jésus, alors qu’Il est toute sa vie, c’est que Jésus n’est plus le même qu’avant sa Passion ; pour le reconnaitre, les yeux de son corps mortel ne suffisent plus. Jésus est à présent transfiguré par sa Résurrection ; pour le reconnaître, il faut que les yeux de son cœur s’ouvrent par le don de la foi. C’est ce qui se produit lorsque Jésus l’appelle par son nom à la manière du bon pasteur qui connait chacune de ses brebis : « Marie. » A cet instant, tout devient limpide : c’est vraiment Jésus. Il n’est plus de ce monde mais bel et bien vivant.

Jésus demande à Marie-Madeleine de cesser de le toucher. En effet, plus rien ne peut être comme avant la Résurrection ; même l’amour de Marie-Madeleine pour Jésus doit évoluer, se purifier des sensibleries humaines et se configurer aux dimensions de l’éternité. La résurrection de Jésus n’a pas pour conséquence qu’on reprend toutes choses là où on les a laissées avant la Passion mais au contraire qu’on débute une vie toute nouvelle. Ce n’est pas à Marie-Madeleine de retenir Jésus dans ce monde mais à Jésus de la prendre avec Lui auprès du Père vers Lequel Il s’apprête à retourner et où Il va lui préparer une place. Désormais, Marie-Madeleine est appelée à vivre avec son Jésus une relation d’amour bien plus profonde que celle qu’elle a connue jusqu’à présent car elle vivra dorénavant dans le sein du Père qui est l’amour même. Telle est la sainteté à laquelle Marie-Madeleine est désormais appelée : vivre en ce monde en ayant déjà le cœur au plus profond du Cœur de Dieu.

« Va dire à mes frères… » Conclut Jésus, nous invitant à la même sainteté que Marie-Madeleine : être du monde sans être de ce monde, mettre toute notre espérance en Jésus vivant auprès du Père où il nous attend.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

4ème station : le tombeau vide

Pierre et Jean dans le tombeau vide

Méditons

En entrant dans le tombeau, Jean « vit et crut » (Jean 20, 8). Il n’a vu que peu de choses et pourtant cela a suffi pour qu’il croit que Jésus est bien vivant, qu’Il est ressuscité. Marie-Madeleine et Pierre ont aussi vu le tombeau vide, pourtant ils n’ont pas eu la même réaction de foi. Tentons de dégager les raisons pour lesquelles Jean croit plus vite et plus pleinement que les autres témoins du Ressuscité.

Jean est l’Apôtre dont la fidélité est récompensée, en ce matin de pâques, par le don de la foi. En effet, avec Marie, Marie-Madeleine et quelques femmes, Jean a suivi Jésus tout au long de sa Passion, jusque sous la Croix où le Sauveur lui a confié sa Mère, marque de confiance et d’élection entre toutes ; les autres Apôtres ont trahi, dormi, renié ou fui. Aussi, Marie est-elle la première à recevoir la visite du Ressuscité, Marie-Madeleine la première à voir Jésus et Jean le premier à croire en la Résurrection. Il illustre ainsi la béatitude pascale par excellence : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jean 20, 29).

Jean aime Jésus par-dessus tout. Dans un geste d’affection sincère, lors de la dernière Cène, il a posé sa tête sur la poitrine du Maître ; il pouvait ainsi entendre les battements du Cœur de Jésus et communier avec les pensées voire les émotions du Sauveur à quelques heures de son arrestation. Par ailleurs, il a suivi Jésus dès les débuts de sa vie publique partout où il est allé, que ce soit sur les bords du Jourdain (pour le baptême de Jésus), sur le Thabor (pour la Transfiguration), au mont des oliviers (pour la sueur de sang au Gethsémani), dans la cour du prétoire (où il entendu la foule réclamer la libération de Barabbas) ou sur le Calvaire. Son cœur est pétri des paroles de Jésus que, comme Marie, il a retenu et médité dans son cœur. Il n’a pas oublié l’annonce de la Passion et de la Résurrection qui s’en suivrait : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les Anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué et que le troisième jour, il ressuscite » (Luc 9, 22). Jean partage avec Jésus une connivence d’amitié qui n’a pas d’équivalent parmi les Apôtres. Cette relation privilégiée lui communique les plus sûres intuitions sur tout ce qui concerne Jésus.

Jean est le modèle de tous les disciples : il est prompt à mettre en pratique les enseignements du Maître, il comprend vite et surtout croit au-delà des apparences. S’il court plus vite que Pierre, ce n’est pas seulement parce qu’il est plus jeune mais surtout parce qu’il est plus empressé à rejoindre le maître dans tout ce qu’il fait ; s’il entre dans le tombeau en second, c’est parce qu’il reconnait la primauté de Pierre instituée par Jésus  et qu’en conséquence, il cède la priorité au premier des Apôtres. S’il croit en voyant le tombeau vide, c’est qu’il est convaincu de l’origine divine de Jésus et que cela lui suffit pour croire qu’Il est vraiment ressuscité. En ce matin de pâques, son cœur est grand ouvert, comme l’est la tombe de Jésus.

Enfin, si Jean est le premier à croire en la Résurrection de Jésus sans l’avoir rencontré, c’est parce qu’il est pur. En effet, il a été admis dans l’intimité immédiate de Jésus, le roi des anges, qui l’a fait reposer sur son Cœur, et de Marie, la Vierge des vierges, qui a vécu avec lui depuis la mort de Jésus jusqu’à la fin de sa vie.

Aussi, demandons à Marie, la toute-pure, et à saint Jean, l’Apôtre que Jésus aimait, de nous fortifier dans notre foi.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

3ème station : Marie-Madeleine au tombeau de Jésus

Marie-Madeleine au tombeau, Fra-Angelico

Méditons

A l’aube du premier jour de la semaine, une fois le sabbat terminé, Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus pour lui rendre les hommages funèbres. Son Jésus n’est plus mais son amour pour lui ne s’est pas éteint ; il la porte à remplir auprès du Sauveur, des fonctions qui, en principe, reviennent à sa mère (car la seule famille de Jésus, au sens humain). En lavant les pieds de Jésus avec le précieux parfum et en les essuyant avec ses cheveux au cours du repas chez Simon le pharisien, Marie-Madeleine commençait l’ouvrage qu’elle s’apprête à achever en ce jour.

Si Marie ne fait pas partie du groupe de femmes qui se rendent avec Marie-Madeleine au tombeau, c’est d’une part parce qu’elle sait déjà que Jésus est ressuscité mais aussi parce que Marie-Madeleine tient une place particulière dans la « famille de Jésus. » En effet, sur la Croix, le Rédempteur, en saint Jean, a confié à Marie tous les hommes en quête du salut. Or qui, plus que Marie-Madeleine, a désiré le salut, elle qui, bravant la fureur de la foule, a suivi Jésus jusqu’au calvaire, se tenant sous la Croix aux côtés de Marie et de Jean. Le Vendredi-saint, Jean est devenu fils de Marie ; Marie-Madeleine, par sa présence aimante est devenue fille de Marie ; aussi peut-on comprendre qu’auprès de Jésus, elle remplisse un office qu’il revient à la mère d’accomplir.

Contrairement aux Apôtres, qui pourtant avaient juré de ne jamais abandonné le maître, Marie-Madeleine a suivi Jésus jusque sur le Calvaire et, aux côtés de Marie, elle a assisté à l’agonie et à la mort de Jésus. On voit ainsi se tenir côte à côte Marie, la toute-pure, celle que le péché n’a jamais effleuré, Jean, l’Apôtre que « Jésus aimait » et Marie-Madeleine, celle dont la vie n’a été jusqu’à lors que péché. Chacun des trois personnages représente un chemin qui mène assurément à Jésus. Marie représente l’humilité (elle est « l’humble servante du Seigneur »), Jean représente la pureté (il a reposé sur le Cœur très pur de Jésus) et Marie-Madeleine représente l’amour : Jésus a dit d’elle : « parce qu’elle a beaucoup aimé, il lui sera beaucoup pardonné » (Luc 7, 47).

En Marie-Madeleine, nous contemplons les effets concrets de la Résurrection de Jésus. En effet, après une vie dissolue, mais qui ne la rend pas heureuse, elle rencontre Jésus, le seul qui ait pu l’aider à sortir de sa situation de péché et à trouver enfin ce qui peut donner un sens à sa vie : l’amour, le vrai, celui que Dieu nous donne. Elle s’est donnée totalement à cet amour qui, en elle, a produit ses plus beaux effets. Marie-Madeleine a su ressusciter, par sa volonté, du tombeau de ses vices et défier le monde par amour pour son Sauveur ; elle s’est dépouillée de tout ce qui n’est pas amour pour ne devenir plus que l’amour qui se consume pour son Dieu.

Marie-Madeleine est l’espérance des pauvres pécheurs que nous sommes tous. En elle, comme dans le bon larron, nous voyons que la Résurrection de Jésus atteint tous les hommes jusqu’aux plus embourbés dans le péché et que ne sont pas vaines les paroles du prophète : « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (Isaïe 1,18). Sainte Marie-Madeleine de Pazzi (1566-1607), carmélite mystique italienne, affirme dans ses écrits que Marie-Madeleine, par son amour de Dieu et sa pénitence, a recouvré une pureté et une virginité supérieures à celles d’avant sa vie dissolue. En Marie-Madeleine, Jésus ressuscité a tout restauré dans sa beauté originelle.

Que sainte Marie-Madeleine nous obtienne de persévérer sur le chemin d’une véritable conversion du cœur.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.